Les affiches de la campagne gouvernementale « Arrêtons Bruxelles ! » ont été subitement retirées, dix jours après que le Premier ministre Viktor Orbán se soit fait sermonné par le Parti populaire européen (PPE) et la Commission.
L’arrêt subit de cette campagne d’affichage « Állítsuk meg brüsszelt! » qui défigure les paysages urbains depuis plusieurs semaines est-il un aveu de défaite du Premier ministre hongrois face au PPE, à la Commission et plus généralement face à l’Union européenne ?
Le Fidesz dément cette explication. Csaba Dömötör, secrétaire d’Etat du bureau du Premier ministre, a ainsi affirmé à 444.hu qu’il n’y a eu aucun changement de stratégie qui n’ait été planifié. D’ailleurs, il faut noter que la campagne n’est pas achevée pour autant et, comme le précise M. Dömötör, elle se concentre désormais sur la télévision, la radio et les publications imprimées.
En revanche, Index.hu a interrogé les professionnels de l’affichage public qui lui ont affirmé que la campagne d’affichage pourrait avoir été arrêtée plus tôt que prévu étant donné que les affiches sont généralement remplacées le 1er et le 13 de chaque mois.
Les 6 questions de la consultation nationale « Stoppons Bruxelles ! »
Plus d’un million de questionnaires retournés
Le Fidesz présente en tout cas l’opération comme un succès. Csaba Dömötör a annoncé mardi que 1,13 millions de questionnaires ont été retournés, sur 8 millions d’électeurs. C’est plus que la « consultation nationale sur l’immigration et le terrorisme » menée au printemps 2015. Le Fidesz y voit le signe que les questions – « des questions d’une stupidité rarement vue« , selon un eurodéputé du PPE interrogé par Hulala – étaient pertinentes et importantes pour l’avenir de la Hongrie.
Csaba Dömötör s’est toutefois montré conciliant vis-à-vis de l’Union européenne : « Le fait que nous avons des litiges avec les décideurs à Bruxelles ne change rien au fait que la Hongrie est du côté de l’Europe et travaille pour une Europe forte. […] C’est pourquoi la politique défectueuse de Bruxelles qui ne se concentre pas sur des questions essentielles doit être réformée, de sorte que l’Europe continue d’être le meilleur endroit au monde« , selon l’expression imposée récemment par le chef du gouvernement hongrois.