La Hongrie a d’ores et déjà fait savoir qu’elle ne signerait pas le pacte des Nations-Unies sur les migrations au mois de décembre, la Pologne et l’Autriche pourraient l’imiter.
Mardi, le puissant ministre polonais de l’Intérieur, Joachim Brudziński, a estimé que la Pologne devait imiter les Etats-Unis et se retirer du pacte des Nations-Unies sur la migration, qui pourrait encourager, selon lui, davantage de migrants clandestins. « Je recommanderai au Premier ministre Mateusz Morawiecki de ne pas adhérer au contrat du Pacte mondial, qui doit être signé en décembre à Marrakech », a déclaré Joachim Brudziński, cité par le fil Twitter du ministère de l’Intérieur. « À notre avis, le projet d’accord ne garantit pas la sécurité de la Pologne. Il pourrait également encourager l’immigration clandestine. »
Le lendemain, c’était au tour du chef du gouvernement autrichien, Sebastian Kurz, de faire part de son scepticisme et d’annoncer que l’Autriche pourrait bien elle aussi faire faux bond aux Nations-Unies. « Nous sommes très critiques vis-à-vis de certains des points de cet accord. Nous ferons donc tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver la souveraineté de notre pays et nous assurer que nous, en tant que République d’Autriche, pouvons décider nous-mêmes des problèmes de migration », a déclaré le chancelier Sebastian Kurz lors d’une conférence de presse.
Le Pacte mondial pour les migrations, qui a été initié en septembre 2016 avec la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, a été approuvé au mois de juillet par la totalité des 193 pays membres de l’ONU, à l’exception des États-Unis, et son approbation finale doit intervenir au mois de décembre. Tel que présenté par l’ONU, il s’agit du « premier accord négocié entre gouvernements, sous les auspices des Nations Unies, et destiné à couvrir toutes les dimensions des migrations internationales ». Elles précisent que celui-ci « offre une opportunité d’améliorer la gouvernance en matière de migrations et de faire face aux défis qui sont associés aux migrations d’aujourd’hui, et renforcer la contribution des migrants et des migrations dans le développement durable ».
Autant dire que cette approche à la fois globale et multilatérale n’est pas faite pour plaire aux pays de l’Europe centrale qui, à l’instar des Etats-Unis de Donald Trump, y voient une menace pour leur souveraineté nationale. C’est pour ce motif que la Hongrie, par la voix de son ministre de l’Intérieur Péter Szijjártó, jure que jamais son pays ne signera un tel pacte. Dans un discours prononcé le 28 septembre devant la soixante-treizième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, Péter Szijjártó a déclaré que « la migration n’est pas un droit humain fondamental » et que ce pacte mondial « est fortement biaisé, déséquilibré, dangereux et provoquera de nouvelles vagues de migration ».