Plusieurs milliers de lycéens « zombifiés » dans la rue à Budapest

En Hongrie, le système éducatif est au bord de la crise de nerfs. Élèves et enseignants ne supportent plus les nouveaux rythmes imposés par l’éducation nationale.

Plusieurs milliers de lycéens ont manifesté vendredi après-midi à proximité du parlement à Budapest, dans la rue Alkotmány (de la Constitution). La manifestation, prévue depuis plusieurs semaines, a mobilisé des lycéens et leur professeurs. Ceux-ci avaient demandé que les partis politiques se tiennent à l’écart.

« J’ai l’impression de m’abêtir », « Mon intelligence diminue », « Nous ne sommes pas des zombies », pouvait-on lire sur des pancartes. Car l’objet de leur mécontentement, ce sont les rythmes effrénés imposés par des nouveaux programmes scolaires surchargés et inefficaces. Des jeunes orateurs ont dénoncé à la tribune des enseignements qui ne laissent aucune place à la créativité et à l’apprentissage de l’esprit critique.

Le malaise est très partagé dans le monde éducatif. A l’instar d’Eszter, jeune professeure de hongrois dans un lycée technique, qui soutient sans réserve le mouvement de protestation. « Les élèves sont surchargés de cours et de devoirs scolaires, beaucoup d’entre eux doivent se lever à 5h du matin pour arriver de la campagne et rentrent tard chez eux le soir », témoigne-t-elle pour Le Courrier d’Europe centrale.

« Le programme est tellement chargé qu’il est impossible de tout faire en quatre ans pour préparer les élèves au bac. Il faudrait plusieurs heures par jour juste pour suivre les programme de littérature et de grammaire. On doit abrutir les élèves avec des choses qui ne leur parlent pas. Cette pression sur les élèves et sur les profs devient insupportable », déplore-t-elle.

Les lycéens ont émis un ultimatum au gouvernement. Ce dernier a jusqu’à la fin du mois pour s’engager à réformer les programmes scolaires. Le timing pourrait jouer en leur faveur, car nul doute que le gouvernement redoute comme la peste un mouvement qui pourrait faire tâche d’huile dans les Universités et gagner toute l’opposition, quelques semaines avant les législatives.

Photo : Index.hu

×
You have free article(s) remaining. Subscribe for unlimited access.