Des professeurs et des parents d’élèves entendent protester en cette journée de rentrée des classes contre la refonte de l’Éducation nationale opérée par le parti PiS qui mène sa « révolution conservatrice » tambour battant en Pologne.
Rentrée des classes mouvementée en Pologne. Le syndicat national des enseignants (ZNP) [1]Związek Nauczycielstwa Polskiego, ZNP, le principal syndicat de l’éducation nationale, a apporté son soutien à une manifestation organisée à l’initiative du collectif « Parents contre la réforme de l’éducation » le 4 septembre, jour de rentrée scolaire, devant le ministère de l’Éducation nationale à Varsovie.
Enseignants et parents veulent montrer leur opposition à la réforme de l’Éducation nationale. Celle-ci a été adoptée au début de l’année et réorganise de fond en comble la structure de l’enseignement dès cette rentrée. Le système primaire (6 années), collège (3 ans) et lycée (3 ans) est désormais remplacé par 6 années de primaire et 4 années de lycée. Autre nouveauté : l’école primaire débutera à l’âge de 7 ans, contre 6 ans.
Cette suppression du collège doit aboutir, selon les estimations du ZNP, à la fermeture de 7 000 établissements et à la suppression de 9 000 postes. Il faut cependant noter que ce nombre était déjà en diminution, en raison du déclin démographique qui entraîne une baisse du nombre d’élèves. Plusieurs manifestations ont eu lieu contre ce bouleversement dès l’automne 2016 et une pétition contre la réforme a aussi été signée par 900 000 personnes.
Une éducation rétrograde ?
Le gouvernement conservateur Droit et justice (Prawo i Sprawiedliwość, PiS) qui entend mener une « contre-révolution conservatrice » a aussi inclut dans sa réforme une modification des programmes scolaires. Au mois d’avril, Hulala citait Piotr Podemski, expert en éducation auprès de la fondation Bronisław Geremek, qui craignait notamment une « réécriture de l’histoire » :
« L’histoire sera réécrite avec un point de vue nationaliste, centré sur la Pologne et non ouvert au monde. La théorie de l’évolution pourrait être supprimée en biologie et les cours d’éducation sexuelle seront écrits par une femme qui croit que tous les contraceptifs sont néfastes parce que les femmes ont besoin de sperme ! »
Cette évolution en Pologne n’est pas sans rappeler ce qu’il se passe en Hongrie sous l’impulsion du Fidesz depuis 2010. Le parti de Viktor Orbán a notamment introduit des cours de religion et d’éthique (au choix) obligatoires et imposé des nouveaux manuels scolaires au contenu décrié par une partie du corps enseignant.
Il est à noter que la Pologne obtient de très bons résultats dans les enquêtes PISA (qui évaluent le niveau scolaire des élèves), se plaçant au-dessus de la moyenne de l’OCDE, tandis que la Hongrie, comme la majorité des pays européens, est en net recul.
Notes
| ↑1 | Związek Nauczycielstwa Polskiego, ZNP |
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