Peter Sagan, maillot vert éternel du peloton

Le sprinteur slovaque a remporté pour la septième fois le classement par points du Tour de France, un record absolu sur la Grande Boucle.

S’il n’a passé la ligne d’arrivée qu’en 10ème position lors de la dernière étape du Tour de France disputée dimanche sur les Champs-Élysées et remportée par l’Australien Caleb Ewan, c’est bien le Slovaque Peter Sagan qui s’est emparé cette année encore du maillot vert dévolu au vainqueur du classement par points. La victoire de Sagan dans ce classement annexe récompensant le coureur ayant remporté le plus de points dans les arrivées d’étape et les sprints intermédiaires est d’ailleurs la septième pour le coureur de Žilina ce qui constitue un record absolu : « Pet’o » détrône ainsi l’ancien cycliste allemand, vainqueur du classement de 1996 à 2001, avec qui il co-détenait le record depuis l’an passé.

A l’inverse de son homologue allemand, Peter Sagan n’a toutefois pas remporté tous ses titres de manière consécutive : il s’est d’abord imposé de 2012, année de sa première participation au tour, à 2016, puis il a récidivé en 2018 et donc en 2019. Son seul échec, en 2017, résulte de son exclusion de tour de France après avoir causé la chute du coureur britannique Mark Cavendish lors de l’arrivée de l’étape de Vittel : à chaque fois que le slovaque a fini la Grande Boucle, il s’est donc paré de la tunique verte.

« Cette polyvalence a fait de lui le sprinter le plus complet à défaut d’être le plus rapide ».

Si Sagan n’est désormais plus le coureur le plus véloce du peloton, il n’en demeure pas moins redoutable dans les sprints massifs, comme le prouve sa victoire à Colmar lors de la cinquième étape. Ses places d’honneur (deuxième à Bruxelles et troisième à Chalon sur Saône) attestent pour leur part de sa régularité, précieuse dans la quête du maillot vert, mais le champion slovaque a également d’autres cordes à son arc: comme son prédécesseur Erik Zabel, il fait partie des sprinteurs qui supportent le mieux les ascensions, ce qui lui permet d’éliminer certains concurrents avant même les sprints intermédiaires ou les arrivées d’étapes vallonnées. Enfin, Sagan n’hésite pas non plus à se glisser dans les échappées des étapes de montagnes pour empocher les points des sprints intermédiaires.

Cette polyvalence, qui fait de lui le sprinter le plus complet à défaut d’être le plus rapide, se reflète également dans son palmarès, qui compte également trois titres de champion du monde sur route, des victoires sur les classiques pavées (Tour des Flandres 2016, Paris-Roubaix 2018), des victoires au classement général de course à étapes (Tour de Pologne 2011, Tour de Californie 2015), mais aussi des médailles internationales chez les juniors en cyclo-cross, ainsi qu’un titre européen et un titre mondial junior en VTT. Peter Sagan s’est d’ailleurs aligné sur l’épreuve de VTT des jeux olympiques de Rio, qu’il a terminé à une modeste 38ème place, loin derrière les spécialistes, mais que cela ne gâche son plaisir.

Le plaisir pour principal moteur

En effet, au-delà de ses excellents résultats, le sprinteur slovaque ne manque jamais d’affirmer l’importance pour lui de s’amuser sur un vélo et il joint d’ailleurs fréquemment le geste à la parole, n’hésitant pas à signer un autographe en pleine course ou à rouler uniquement sur la roue arrière dans un contre la montre ou bien dans un col de haute montagne. Les facéties du coureur de la Bora-Hansgrohe, qui font de lui un des coureurs les plus appréciés du grand public, amènent ainsi un vent nouveau dans un cyclisme professionnel aux courses parfois cadenassées et sur lequel plane toujours l’ombre des suspicions de dopage à chaque performance sortant de l’ordinaire. Loin de ces considérations, Sagan continue quant à lui d’écrire son histoire comme bon lui semble, avec le plaisir pour principal moteur.

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