« Opération Jacinthe », le film qui sera diffusé sur Netflix à partir du 13 octobre, revient sur une opération des services secrets de la Pologne communiste visant à faire chanter des milliers d’homosexuels.
« Operation Hyacinth » (en anglais), le nouveau thriller réalisé par Piotr Domalewski qui sortira sur Netflix au mois d’octobre, suit un policier fictif enquêtant sur un tueur en série qui cible les homosexuels.
Mais la toile fond de l’enquête est une page sombre et bien réelle de la République populaire de Pologne.
Dans les années 1980, les services de sécurité avaient collecté des informations auprès de plusieurs milliers de personnes, utilisant leur homosexualité afin de les faire chanter et les contraindre à coopérer avec le régime.
De 1985 à 1987, 11 000 hommes homosexuels ont été arrêtés, parfois en groupe lors de rafles menées par la Milice citoyenne (Milicja Obywatelska), interrogés sur leur vie intime, parfois violemment, et menacés.
« Je déclare par la présente que je [nom et prénom] suis homosexuel de naissance. J’ai eu de nombreux partenaires dans ma vie, tous adultes. Je ne m’intéresse pas aux mineurs ». Voici le type de déclarations signées par certains des détenus.
« Les « fichiers roses » devaient être une arme précieuse entre les mains des services de sécurité et devinrent un outil de chantage et d’humiliation des personnes non hétéronormatives », écrit Onet.pl.
Les autorités justifiaient cette opération par la lutte contre la criminalité, la prostitution et l’épidémie de Sida.
Aujourd’hui encore, les dossiers « roses » de ce qui était appelé « l’opération Jacinthe » n’ont pas été retrouvés. Des ONG ont réclamé la destruction de tous les fichiers.
« Il est difficile de résister à l’impression que la réalité historique montrée à l’écran renvoie à ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays », écrit Onet.pl, en référence aux campagnes d’homophobie orchestrés par le PiS au pouvoir.