La Hongrie a conclu mardi un accord intergouvernemental avec la Russie sur la construction de deux nouveau réacteurs dans la centrale nucléaire de Paks qui en compte actuellement quatre.
L’objectif pour la Hongrie est de doubler d’ici à 2023 la capacité de la seule centrale nucléaire du pays, qui lui fournit 40 % de son électricité.
Le géant russe Rosatom a été retenue pour construire les deux réacteurs de 1 200 mégawatts chacun, à cette centrale située à une centaine de kilomètres en aval sur le Danube de la capitale Budapest.
Le directeur général du groupe nucléaire public russe Rosatom, Sergueï Kirienko, a annoncé mardi à Moscou :
« Les ministères des Finances des deux pays achèvent leurs négociations en vue de signer un accord sur le crédit. Nous avons défini le plafond du crédit à hauteur de 10 milliards d’euros, mais le montant final sera inférieur à ce chiffre ».
Le vent souffle de l’Est
En Hongrie, cet accord a suscité de vives critiques. L’opposition de gauche considère que la Hongrie s’éloigne encore un peu plus de ses partenaires européens. Elle fustige le 1er ministre hongrois, auto-proclamé champion de l’indépendance nationale.
On peut lire dans le quotidien de gauche Népszabadsag (traduit par Courrier International) :
« Notre Premier ministre a remporté une telle victoire dans sa lutte pour l’indépendance énergétique du pays que, dorénavant, nous serons dépendants plus que jamais du gaz et du nucléaire russes. […] Vingt-cinq ans après la chute du communisme, Orbán croit la Hongrie plus en sécurité sur les genoux de l’ours russe. Qui aurait pu le croire ? Et lui, l’aurait-il cru il y a vingt-cinq ans ? »
Le quotidien d’opposition est remonté contre cette décision qui « engage le destin du pays sur plusieurs décennies […] , sans débat public, sans consultation scientifique et sans aucune étude en amont« .
En fait ce revirement d’Orban n’en est pas vraiment un. La russophobie de la frange nationaliste de la droite hongroise a depuis longtemps laissé place à une forme d’admiration pour la Russie de Poutine, d’ailleurs fortement encouragée par le parti d’extrême-droite Jobbik qui plaide régulièrement pour un rapprochement des deux pays.
Ce rapprochement doit se comprendre dans le cadre plus large de l' »ouverture vers l’Est » voulue par Orban et qui le pousse à multiplier les rencontres diplomatiques et à rechercher des partenariats avec des pays tels que la Turquie, l’Azerbaïdjan, la Chine, ou encore le Vietnam.
La gauche hongroise voit l’indépendance du pays vis-à-vis de Moscou remise en question, quand la droite y voit une plus grande indépendance vis-à-vis… de l’Union européenne.
Sources : Ria Novosti, Népszabadsag / Courrier International
Etant donné que la Hongrie est attaquée de toute part par l’Union Européenne, on peut penser que c’est une très bonne stratégie. Elle peut freiner les ardeurs d’une coalition obscure qui veut mettre au genou le pays.
Il est tout à fait compréhensif que la Hongrie veuille s’affranchir de l’influence néfaste d’une gauche libérale pour qui l’intérêt national passe au seconde plan.
Louis
Il est à noter que Rosatom va aussi construire en Finlande. Rien d’étonnant quand on observe le désastre de la centrale EPR en Finlande ( retard de 7 ans, pour le moment, et surcoût de 3,6 milliards!!!… Pour le moment…).
Pas peur les hongrois !
Le nucléaire russe est sécurisé…
Tchernobyl ? Ah non c’était en Ukraine le pays voisin et puis, il y longtemps !
En 2003 pourtant, à Paks le réacteur N° 2…
Si les hongrois ne peuvent se souvenir de ces évènements là, pourquoi vouloir leur demander de se souvenir de la Shoah ?
Et puis Viktor qui pactise…
Zsak,
« Si les hongrois ne peuvent se souvenir de ces évènements là, pourquoi vouloir leur demander de se souvenir de la Shoah ? »
Pourquoi faut-il voir en toutes choses l’antisémitisme? Pourquoi accuser et culpabiliser les Hongrois de fasciste concenrant Tchernobyl…? Y aura-t-il un jour un sujet, ou on ne sort pas d’office la carte de l’accusation fasciste contre les Hongrois?
Si vous vous renseigniez un peu, vous verriez que la France et d’autres pays aussi conaissent beaucoup d’accidents nucléaires, comme le Japon d’ailleurs. Je pense que vous ne critiquez pas le nucléaire, mais les compétences des Russes (peut-étre parce que ce n’est pas la France qui « investit » en Hongrie, mais un autre pays?).
Si on considére que toutes les distributions énérgétiques (electricité, gaz, eau) en Hongrie étaient « vendues » aux pays de l’union europénne qui ont réussi á augmenter les prix les plus élevés de l’Europe, je pense que c’est tout á fait normal de les contrebalancer par les Russes.
Autre question: si avec cet investissement russe les ex-communistes-libéraux critiquent le gvt de permettre la dépendence de la Russie, dans le cas d’electricité, de gaz et d’eau il la reconnaissent aussi? Pourtant, dans ce cas il ne s’agit pas d’investissement, mais de rachat total.
Permettez-moi encore une remarque, Zsák,
Vous dites: « pourquoi vouloir leur demander de se souvenir de la Shoah ? »
La Hongrie vient de débloquer 8 milliard de Ft (!!!) pour les commémorations de l’holocauste pour l’année 2014 seul. Ca ne vous suffit-il pas? Vous voulez 100% du GDP hongrois pour cette cause?
@Zsak :
Jouer sur les peurs, c’est jouer sur les frustrations, et heureusement qu’il y a des gens chez les jeunes Hongrois qui pensent tout autrement, et c’est ce qui fait la richesse d’un débat avant les élections.
Les Russes ont été les victimes au même titre que les Hongrois du régime communiste, tu as une chance inouïe de pouvoir t’exprimer, ce qui serait en grande partie censuré par les autorités plus à l’Est de chez nous. Personne n’a forcé les Hongrois a collaborer avec les nazis ou les communistes.
Critiquer le mande d’efforts par la Russie, au niveau de la démocratisation, oui je suis d’avis pour que l’on s’efforce à coopérer pour aider les Russes à devenir plus responsable, moins blâmer un Peuple, et conserver des « relations amicales » pour autant que nous nous fassions respecter en retour.
4 sur 11 milliards d’euros reviendront à l’Etat hongrois, et les 7 milliards restants seront largement compensés par les 3+1 milliards d’euros pour la création d’emplois.
La Russie avance avec ses partenaires, dont la Hongrie.
Si le gouvernement hongrois poursuit bien les efforts lui aussi, des PME hongroises verront le jour, et permettront de faire de la sous-traitance de qualité.
D’autant plus que le MSzP et le Fidesz y sont favorables, et j’ai même lu que le Jobbik était satisfait des accords, donc y a pas de raisons de faire ou de lancer des polémiques inutiles.
Cela ne servirait à rien, les thèmes électoraux sont autres, et tout au moins axé vers d’autres sujets. Il faut s’intéresser de près à notre responsabilité collective et de cohabitation entre Hongrois (et avec les Tziganes inclus bien-entendu).
De tous, nous devons bien le reconnaître, Orbán a fait le travail en 4 ans de ce que le MSzP n’a pas fait avec le SzDSz n’a pas fait en 8 !
Sur le plan économique, à court terme, à moyen et à long terme le Fidesz devra voir autrement s’il est réélu après le 6 avril de cette année.
Et d’après Euronews.fr, on passerait à une vaste modification institutionnelle de 386 à 189 sièges pour les députés, et en une seule fois que nous irons voter, ce qui fera gagner du temps et de l’argent au contribuable.
Je crois qu’il faut observer, mais arrêter de décrier la situation hongroise tout azimute, il faut poser les bonnes questions, en discuter, et voir leurs solutions en alternatives.
Udv.
Bulcsú,
Je vous permets toutes les remarques bien-sûr !
Je ne suis ni français ni russe et mes critiques pour le nucléaire sont » globales ».
Le pays voisin, l’Autriche est passé au » tout sans le nucléaire ».
Vous dites » contrebalancer par les russes », mais vu d’ici, un russe, un soviet c’est du pareil au même et si la Hongrie en a marre (à juste titre) de se faire « coloniser », il vaudrait mieux s’écarter d’un pays qui a volé son peuple, violé ses femmes et a envoyé des troupes tuer les enfants de la révolution de 56.
Je dois bien avouer, cher Bulcsú que le raccourci que j’ai fait entre nucléaire et la shoah était provocateur, mais vous nous avez tellement habitués à confondre communisme et socialisme, qu’il m’est loisible de provoquer à mon tour.
Je dois aussi vous avouer qu’un forint ou huit milliards de forints ne me suffisent pas.
La conscience d’une nation n’a cure de l’argent dépensé.
Toujours heureux de vous lire kedves Bulcsú, j’ose espérer que rien ne nous fâche !
Zsak,
rien ne me fache bien sur en ce que vous écrivez. Mais: confondre une idéologie diabolique (communisme) á un peuple (russe) est du rascisme pur et dur. Ce ne sont pas « les Russes » qui ont ordonner de tuer, de massacrer, mais les commuistes (russe, hongrois, juifs…). Je me permets d’écrire « juifs », puisque on a du mal a trouver un ou deux criminel communistes qui ne seraient pas d’origine juive. C’est Kádár seul, mais du cóté paternel, il l’a été aussi. (Rákosi=rosenfeld, Péter Gábor=Eisenberger BenjaminKun Béla= Kohn, Horn Gyula…).
De plus, je ne sais pas si vous suivez les actualités hongroises, mais la déclaration de mazsihisz d’hier n’est pas seulement de la provocation, mais d’un cynisme et de malveillance extréme. Les associations juives ne veulent pas permettre en effet la création d’un mémorial pour l’occuaption allemande en disant que c’est pour déculpabiliser les Hongrois. Ils veulent donc nier et falsifier l’histoire juste pour pouvoir continuer á culpabiliser un peuple. Donc provocation il y en a déjá pas mal, pas la peine d’en ajouter.
Bulcsú,
L’idéologie communiste a transcendé des peuples…
La Russie quittant le moyen âge à l’époque des tsars a choisi un monde qui devait être meilleur…
Bulcsú, les juifs, toujours les juifs, alors qu’ils représentent à peine 1 % de la population en Hongrie, ne peuvent pas porter sur leurs épaules les malheurs d’une nation.
Trianon est un traumatisme à juste titre pour les hongrois !
Mais que dire de cette population juive qui comptait plus de 500 000 âmes avant les exactions en Hongrie de qui vous voudrez bien nommer… Et qui aujourd’hui sont à peine 100 000.
J’ai bien suivi les actualités et je pense que la Hongrie mettra encore beaucoup de temps à panser ses plaies.