A peu près tout oppose le gouvernement hongrois au FMI : les réformes politiques, le diagnostic concernant les finances hongroises et les solutions à apporter pour les assainir. Après les critiques de la mission du Fonds à Budapest, la Hongrie n’a pas tardé à répliquer.
Alors que le gouvernement de Viktor Orban avait envoyé paître le FMI l’été dernier, c’est un nouvel épisode de leurs relations houleuses qui vient de se produire. De retour de mission à Budapest, les hommes de Strauss-Kahn ont fait un rapport très critique de la gestion économique hongroise. De manière tout à fait étrange – comme quoi le gouvernement hongrois n’est pas le seul à commettre des bourdes de communication – une représentante du FMI avait adressé un satisfecit à la Hongrie quelques heures plus tôt sur Kossuth Radio. « Les politiques actuelles ne peuvent pas assurer une fiscalité soutenable« , a finalement recadré, jeudi, son responsable Christoph Rosenberg. Il a pressé le gouvernement hongrois d’identifier et d’adopter des mesures supplémentaires pour restreindre les dépenses budgétaires.
C’est ce qu’a prévu de faire Viktor Orban, qui doit annoncer à la fin du mois une série de mesures très attendues par les marchés, mais moins par ses administrés, car elles iront immanquablement dans le sens d’une coupe des dépenses publiques, à hauteur de 2,5% du PIB. C’est moins que ce que préconise le Fonds qui voudrait voir Budapest tailler dedans plus franchement, à hauteur de 4% du PIB.
Les prévisions économiques de l’organisation financière et du gouvernement hongrois sont en totale contradiction. Budapest se veut optimiste et table sur une croissance de 5,5% à l’horizon 2015, alors que de son côté le FMI ne prévoie qu’une croissance molle de 2 à 2,5%. Pour ce qui est de son déficit budgétaire annuel, la Hongrie fait mine de pouvoir le faire baisser en dessous des 3% autorisés, alors que le FMI estime qu’il pourrait être de 5% (sans prendre en compte l’effet du transfert des fonds de pension du privé vers le public).
Plus généralement, c’est à la politique générale menée par le nouveau gouvernement conservateur que s’en est pris le FMI. « Le rôle des institutions indépendantes dans l’élaboration des politiques économiques et d’évaluation (comme la Cour constitutionnelle, la Banque Centrale, et le Conseil fiscal) est en train d’être réduit« , a estimé la mission à son retour de Budapest. Elle a précisé que « le rôle du Conseil Fiscal sera limité à commenter le projet de budget une fois par an« , un constat contredit par le ministre de l’économie selon qui cette réforme ne fait que rapprocher la Hongrie des pratiques européennes.
Matolcsy renvoie les « experts internationaux » dans les cordes
En réponse à ses critiques, le Fonds monétaire en a pris doublement pour son grade : pour ne pas avoir su anticiper la crise économique globale, et avoir fait preuve de laxisme avec le précédent gouvernement hongrois socialiste. « La crédibilité d’une série de politiques, émanant des organisations financières internationales et des agences de notation de crédit, peut être remise en question après 2008 en raison de leur incapacité à cerner les lacunes de la réglementation financière mondiale et de prévoir la crise financière« , a déclaré vendredi le ministre hongrois de l’économie György Matolcsy.
Concernant la Hongrie elle-même, le ministre a reproché au FMI son manque de pugnacité envers les socialistes, quand ils étaient au pouvoir. Selon lui, le Fonds devrait faire preuve d’une « certaine modestie » envers la Hongrie, étant donné qu’il a échoué à reconnaître que le budget 2010 était basé sur « des chiffres falsifiés« , les recettes ayant été surévaluées et les dépenses sous-évaluées. « En tant qu’actionnaires du FMI, nous attendons du Fonds qu’il fasse son autocritique au regard du budget 2010« , a insisté le ministre.
Les « experts » de Washington doivent regretter le temps où Gordon Bajnai, le précédent premier ministre, avait mis en place une politique d’austérité calquée sur leurs préconisations. Mais avec la Fidesz, les choses ne peuvent pas être si simples car cette droite conservatrice hongroise est naturellement plus méfiante que les socialistes vis-à-vis du capitalisme défendu par cette institution. De plus, elle doit compter avec le paramètre du Jobbik, sur son aile droite, qui ne manquerait pas d’exploiter à plein toute faiblesse de sa part vis-à-vis d’une institution étrangère, en l’accusant de « vendre le pays aux étrangers ». D’où l’attitude de défiance permanente de Budapest…qui ne remettra en fait probablement pas en cause sa coopération, bon gré mal gré, avec le FMI.
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Il y a deux solutions.
Soit on fait appel aux capitaux du FMI, il est alors impératif de respecter les règles de cette institution.
Soit on fait comme les Suisses, et on n’aura jamais besoin des capitaux du FMI.
Les Suisses ont toujours fotement privilégiés le tourisme. l’Egypte tire une grande partie de ses ressources en devise grâce au tourisme. Les hongrois devraient changer d’état d’esprit pour favoriser le tourisme… surtout à l’égard des touristes français, longtemps malmenés, pour des raisons plus que fantaisistes, par un nombre assez important de hongrois.
Pour des raisons psychologiques, le gouvernement ferait bien de mettre l’eurosuper 95 à 1 euro, dès le 1er juin 2011. Cela évitera aux touristes hongrois de faire le plein du mauvais côté de la frontière. Comme aux touristes de remplir les caisses de l’Etat hongrois plutôt que celles de ses voisins. Après, ils paieront même la tva en hongrie, pout tout le reste… plutôt qu’en Suisse ou en Egypte. Sans compter les impôts directs des entreprises commerciales de ce secteur d’activités. Tout cela ferait beaucoup d’argent dans les caisses de l’Etat hongrois.
Maintenant, si les touristes, nationaux et internationaux, préfèrent la France, ce n’est pas moi qui m’en plaindrait…
tu m’étonnes qu’ils ne sont pas contents… il n’auront plus a préter a la Hongrie, et ne pourront donc plus faire de l’argent sur le dos de ce pays
c’est tout de meme déprimant d’entendre des commentaires style ‘ c’est la faute du gouvernement précedent’..celá ne change pas la donne et on risque de tourner autour du pot et de ne pas voir la + triste des evidences : L’ etat hongrois, depuis + d’un an désormais, est dans une situation de faillite imminente et celá parceque depuis la fin des années ’90 tous les gouvernements qui se sont alternés ont systématiquement pietiné toutes les réformes entamées depuis la chute du régime communiste.
Or un tournat s’impose cad reduire la plupart des depenses budgedaires et surtout celles qui ne concernent pas des secteurs cléf tels que l’education, la santé, les transports..ca parait simple mais pas vraiement pour un gouvernent qui veut just montrer, sic, ses muscles au monde entier quite á s’affaisser d’un moment á l’autre…..
Je l’aime de plus en plus cet Orban. Un gouvernement qui s’attire les foudes des incompetents de D.C ne peuvent pas totalement avoir tort…