Ceux qui ont cru qu’il serait facile de faire reculer le gouvernement hongrois sur sa loi sur les médias se sont lourdement trompés ! Dans une interview à paraître lundi dans le quotidien allemand Bild, le premier ministre a clairement affirmé qu’il n était pas prêt à se laisser dicter sa politique intérieure.
Selon des extraits diffusés dès dimanche de cette interview qui a l’air de ne pas manquer de piquant, Orbán a déclaré « J’accepte le combat alors que mes adversaires en Hongrie et en Europe fomentent en ce moment même une campagne. […] « Tous les combats doivent un jour être menés. Quand on a suffisamment de raisons de faire une telle loi, il faut le faire« . Ces raisons qu’il invoque sont les suivantes : « Dans nos médias, l’atteinte à la dignité humaine était et est une réalité quotidienne. […] « Il n’y avait pas la moindre règle pour protéger les enfants et les adolescents de la violence et de la pornographie ou encore du dénigrement antisémite en particulier sur internet« . S’il est exact qu’une presse violemment antisémite en langue hongroise pullule sur internet, on peut douter de la capacité de cette nouvelle législation d’en venir à bout, sachant que les hébergements de ces sites sont modifiés régulièrement et se trouvent en sécurité sur des serveurs à l’étranger.
Pour prendre à contre-pieds ses détracteurs qui lui reprochent, un peu benoîtement, de « ramener le pays 20 ans en arrière », il a aussi rappelé au Bild son rôle historique d’opposant au régime communiste qui a fait sa gloire en Hongrie et à qui il doit d’être aujourd’hui au plus haut poste de l’Etat: « Je suis habitué au vent contraire ! Déjà dans l’opposition au régime communiste !« .
« Orbán Vs Union Européenne »
Après un premier round d’observation – la rencontre à Budapest de Viktor Orbán avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso – dont une analyse erronée avait fait dire à certains observateurs de l’Ouest ignorant le tempérament de cet animal politique que le premier ministre hongrois avait une réelle volonté de conciliation, le second round se déroulera mercredi au Parlement européen pour la première allocution du premier ministre depuis la prise de présidence de la Hongrie.
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Il est vrai aussi, qu’on a perdu l’habitude d’avoir des responsables politiques déterminés, largement soutenu par les électeurs. Je pense, notamment, au Parti Socialiste français…