Lycéens et étudiants hongrois tentent de se faire entendre avant les élections

Entre cinq et dix mille lycéens et étudiants ont profité de la fête nationale du 15 mars pour porter leurs revendications en faveur d’un système éducatif débarrassé de l’emprise idéologique du gouvernement national-conservateur.

C’est avec une énergie et un sens du show qui tranche avec ceux de leurs aînés que la « génération Y » hongroise a revendiqué de profonds changements des méthodes éducatives qui ont cours en Hongrie depuis que de lourdes réformes ont été mises en place par le gouvernement chrétien-conservateur Fidesz-KDNP.

Après deux manifestations plus tôt cette année, les jeunes Hongrois se sont rassemblés jeudi soir à Budapest au niveau de l’Opéra à l’appel du Diákparlament. Ils reprochent au gouvernement d’avoir mis en place un système éducatif rétrograde qui ne répond pas à leurs aspirations et ne les prépare pas à l’avenir. Des « Orbán dégage ! » ont été scandés, une des nombreuses pancartes interpellaient : « Je dois quitter le pays moi aussi ? ». Des centaines de bras se sont levés lorsque l’un des speakers a demandé « qui va quitter le pays ? ».

Après plusieurs discours, la foule s’est mise en marche vers le musée national où elle a entonné l’hymne national et récité le « Nemzeti Dal » du poète Sándor Petőfi qui avait galvanisé les révolutionnaires hongrois en 1848.

Talpra magyar, hí a haza! Itt az idõ, most vagy soha! Rabok legyünk, vagy szabadok? Ez a kérdés, válasszatok! A magyarok Istenére Esküszünk, Esküszünk, hogy rabok tovább Nem leszünk!

La police sur les dents

Quelques centaines d’étudiants se sont ensuite dirigés vers la radio publique avant de tenter de poursuivre le mouvement en occupant l’espace public, comme lors des manifestations étudiantes du printemps 2017. Mais des policiers dépêchés en très grand nombre et très préparés ont enrayé leur action et relevé les identités de dizaines de personnes afin de les confronter a posteriori aux images de vidéosurveillance et de dresser des procès-verbaux.

A trois semaines d’élections législatives pour lesquelles il est grand favori, le Fidesz ne veut certainement pas risquer de voir se développer un mouvement de contestation tel que celui du printemps dernier.

Photo : János Bődey / Index.

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