Kateřina Liškova : « Les sexologues tchèques ont été parmi les premiers à étudier l’orgasme féminin »

Qui se souvient que c’est en Tchécoslovaquie que fut fondé, en 1921, le premier Institut universitaire de sexologie au monde ? La sociologue Kateřina Liškova revient sur l’histoire des sexologues tchèques, qui ont été à l’avant-garde des études sur la sexualité féminine et l’homosexualité, et ont contribué à l’évolution de la sexualité sous le socialisme et à façonner la « modernité alternative » des sociétés communistes.

Entretien avec Kateřina Liškova, auteure d’un livre sur la sexualité et la sexologie à l’époque communisme. Publié par Sylvie Lauder le 16 juillet 2017 sur le magazine tchèque Respekt.cz. Traduction réalisée par André Kapsas.
Photo d’illustration choisie par Respekt.cz.

Article publié initialement le 30 août 2018.

Les femmes qui ne sont pas éreintées par le ménage et les enfants ont une relation égalitaire avec leur partenaire et ont une vie sexuelle plus satisfaisante, incluant un plus grand nombre d’orgasmes. C’est à ce genre de conclusions que sont arrivées plusieurs études récentes venant des pays scandinaves. Cependant peu de gens savent que les sexologues tchécoslovaques étaient déjà arrivés à des conclusions similaires au début des années 50. La sociologue de l’Université Masaryk de Brno, Kateřina Lišková, a examiné une série de faits surprenant de ce genre dans un ouvrage publié en anglais par la prestigieuse maison d’édition Cambridge University Press, sous le titre Sexual liberation, Socialist style. Communist Czechoslovakia and the Science of Desire, 1945–1989 (La libération sexuelle à la socialiste. La Tchécoslovaquie communiste et la science du désir 1945-1989). En plus des surprises historiographiques, elle peut aussi nous aider à comprendre, entre autres, quelques uns des opinions et débats actuels concernant l’éducation des enfants.

Dans votre livre, vous étudiez la sexologie tchécoslovaque entre 1945 et 1989. En quoi est-ce que cette époque vous intéresse ?

Deux choses me fascinaient depuis longtemps : le statut important des sexologues dans la société et la longue histoire de la sexologie nationale. L’Institut de sexologie a été fondé en 1921 comme première institution universitaire de ce type dans le monde. Et jusqu’à aujourd’hui les sexologues ont beaucoup d’influence : ils et elles s’expriment sur tout et sur rien. Mais quand je me suis lancé dans la recherche, beaucoup d’autres choses ont commencé à m’intéresser. Comment est-ce que le pouvoir fonctionnait dans un État autoritaire ? Comment est-ce que la science marchait ? En général, nous avons peu d’études sur le fonctionnement des sciences en ce temps-là, et surtout des sciences sociales se penchant sur la vie quotidienne des gens. Les sexologues tchèques sont des médecins, mais ils et elles s’occupent de la famille ou bien des relations amoureuses, ce qui est habituellement le domaine des psychologues ou sociologues.

Que vouliez-vous étudier d’autre?

De plus, nous en savons peu en ce moment sur la modernité alternative qu’incarnaient les sociétés communistes. Nous en savons beaucoup sur une facette, celle de la répression, mais vraiment peu sur tout le reste. Par exemple, sur la façon dont la conception du genre s’est établie, dont la position des femmes s’est développée ; aujourd’hui tout ça est habituellement résumé en l’image des conductrices de tracteurs et de la camarade Kabrhelová (Marie Kabrhelová était une des politiciennes du régime communiste les plus en vue dans les dans les années 70 et 80, présidente de l’Union tchécoslovaque des femmes entre 1974 et 1989, ndlr). Mais la réalité était bien entendu bien plus compliquée. Et nous ne savons déjà plus rien sur la sexualité sous le socialisme.

Pourquoi avez-vous commencé à partir de 1945, et pas depuis le coup d’État communiste (NDLR: de 1948) ? S’est-il passé quelque chose d’important après la guerre ?

Il est justement remarquable qu’il ne se passait rien. Rien ne témoigne qu’un changement ait pu avoir lieu en ce qui avait trait aux affaires concernant la famille et la position des femmes. En fait, on débattait plutôt sérieusement de décrets eugénistes après la guerre. On parlait du fait qu’un mariage ne pourrait être contracté que si les époux étaient trouvés sains afin d’avoir une descendance saine. Il y avait une crainte de la syphilis et de la tuberculose. Quelques médecins résistaient à ces tendances et disaient qu’ils ne pouvaient évidemment pas toujours garantir la santé de quelqu’un.

Comment se fait-il que ces propositions ne soient pas passées ?

Février 1948 (le coup d’État communiste, ndlr) est arrivé et a amené un changement dans l’approche envers la famille et le couple. Il n’était plus question de santé, mais plutôt d’égalité. Pendant l’année et demie qui a suivi le coup, une nouvelle loi sur la famille a été adoptée. On en avait beaucoup parlé pendant la première république (1918-1938, ndlr), mais elle n’avait jamais été adoptée, car les partis conservateurs la rejetaient. La loi a établi l’égalité des mariés. Jusque-là, une loi datant de l’époque de l’Autriche-Hongrie (avant 1918, ndlr) était en vigueur et faisait de l’homme le chef de la famille. L’homme décidait de tout : si la femme irait ou non travailler, où ils allaient habiter, pour les enfants, de tout. Les mères jusque-là n’avaient même pas le droit de décider de l’éducation de leurs enfants.

Qu’a apporté en plus cette nouvelle loi ?

Elle a donné le même statut légal aux enfants légitimes et illégitimes. Avant cela, les enfants illégitimes ne pouvaient même pas porter le nom du père, même si le père les reconnaissait, et ils ne pouvaient pas hériter de biens, même si celui-ci le souhaitait explicitement. La nouvelle loi a aussi apporté du changement pour les divorces, qui étaient compliqués selon l’ancienne loi puisqu’elle établissait un processus en deux phases. Tout d’abord il fallait se séparer physiquement, c’est-à-dire qu’un des époux devait déménager afin qu’il n’y ait plus ni sexe ni ménage commun.Seulement après un certain temps il pouvait y avoir séparation, mais il fallait que l’époux n’ayant pas causé la situation soit d’accord. Il arrivait donc souvent que les époux ne vivent plus vraiment ensemble, mais qu’ils n’étaient pas légalement séparés. La loi de 1950 a simplifié le divorce en une phase et a établi comme seul motif légal valable la profonde et longue désagrégation du mariage. Et puis elle laissait tomber l’établissement de la culpabilité pour l’échec du mariage, ce qui était jusque là une pratique courante.

À Františkovy Lázně, des milliers de femmes se soignaient pour infertilité à l’époque et les médecins ne trouvaient aucune raison somatique pour nombre d’entre elles, mais ils avaient remarqué que ces femmes mentionnaient un manque de satisfaction dans leur mariage lors de conversations. Ils ont donc invité des sexologues de Prague.

Et les sexologues se joignent à ce débat de façon révolutionnaire en commençant à étudier l’orgasme féminin. Cela m’a choqué quand j’ai lu ça chez vous…

Cela m’a aussi surpris. Quand les docteurs à la fin des années 40 et au début des années 50 étudiaient l’infertilité, ils se penchaient aussi sur la question à savoir quel rôle joue l’orgasme féminin dans le processus d’insémination. Et il y avait toute une étendue d’opinions : du point de vue que l’orgasme ne jouait aucun rôle jusqu’à la conviction qu’il y jouait un rôle fondamental. À Františkovy Lázně (station thermale à l’ouest du pays) des milliers de femmes se soignaient pour infertilité à l’époque et les médecins ne trouvaient aucune raison somatique pour nombre d’entre elles, mais ils avaient remarqué que ces femmes mentionnaient un manque de satisfaction dans leur mariage lors de conversations. Ils ont donc invité des sexologues de Prague afin qu’ils les aident à résoudre le problème. Dans le cadre d’une étude, les médecins ont tenu d’amples conversations avec les femmes qui avaient des problèmes pour tomber enceinte et aussi avec des femmes enceintes dans un groupe contrôle. On y parlait de tout : éducation, milieu, profession, sexe.

Et qu’ont découvert ces médecins ?

Que les femmes qui ne peuvent pas tomber enceinte sont clairement moins satisfaites dans leur mariage que les femmes enceintes. Elles ont une vie sexuelle clairement moins satisfaisante et moins d’orgasmes. Tout d’abord, les médecins expliquaient cela en disant que ces femmes n’aiment pas leur mari et qu’elles ne l’ont pas épousé par amour, mais pour d’autres raisons. Mais peu à peu ce point de vue a changé et il a été établi que c’était parce que leur relation n’était pas égalitaire. Quand les époux ne participent pas aux tâches ménagères et à l’éducation des enfants, il est dur de s’attendre à ce que la femme ait envie de sexe et en sera satisfaite.

Il y a des études semblables aujourd’hui, par exemple en Suède.

En fait c’était déjà connu chez nous au tournant des années 50-60 et c’était inhabituel non seulement pour le bloc socialiste mais aussi pour l’Occident. N’importe quel savoir peut être oublié et perdu quand il est remplacé par une autre vision des choses. Et ce savoir a été complètement perdu.

Donc vous appelleriez cela une révolution sexuelle oubliée ?

Je ne sais pas si je dirais révolution. Cela aurait inclut un mouvement de masse. Ici il s’agissait plutôt d’une science qui n’a pas eu de conséquence immédiate pour la société. On disait certes des choses assez radicales et on faisait des découvertes radicales, mais cela n’a pas vraiment atteint les gens, pour toutes sortes de raisons, entre autres technologiques, puisqu’ils n’avaient pas Internet. Dans ce contexte, il est aussi possible de percevoir un peu différemment les fameuses années 60, auxquelles on associe d’habitude le concept de révolution sexuelle. Dans les films et ailleurs, il y avait bien sûr une certaine libération, mais si on regarde les débats d’experts et la politique, il y avait ici au contraire un certain tournant conservateur. Après une décennie de réalisme socialiste, beaucoup de gens étaient insatisfaits et l’opinion qui dominait était qu’il fallait réviser l’utopie, car elle ne fonctionne pas.

Comment est-ce que cela a touché le domaine du sexe ?

À part les réformes du printemps de Prague, il y eut des changements dans beaucoup d’autres domaines. En ce qui a trait aux expériences tournant autour du sexe, cela était assez ambivalent ; il y a une cacophonie de voix, aucune vision concrète ne domine. Et quand arrive la normalisation (la période suivant l’écrasement des réformistes en août 1968, avec le retour en force des communistes conservateurs, ndlr), la vision qui l’emporte est que la famille ne peut que fonctionner que si l’homme est en position de contrôle et la femme s’occupe des enfants et du foyer.

Dans un manuel populaire de 1970 Jeune mariage on y écrit déjà: « Si la femme n’est pas menée par l’homme, elle n’est pas bien dans sa peau ».

C’était un manuel très influent. La première édition a disparu en quelques semaines, sans doute parce qu’il y avait des images de positions sexuelles explicites. Dans la réédition, les photos n’y étaient plus. Sexuellement, ce n’était pas prude, mais la satisfaction sexuelle n’était plus liée avec l’égalité dans le couple, mais plutôt avec des positions hiérarchiques selon le genre. Un mariage dans lequel la femme a un QI plus élevé et un poste professionnel plus élevé que le mari ne peut pas fonctionner, selon cette vision. Il ne peut que fonctionner si la femme est subordonnée à l’homme.

À quoi devait-on ce changement ?

La montée de la psychologie de l’enfant fut un moment très important. Les enfants ont commencé à être étudié systématiquement dès 1948, quand l’Institut socio-diagnostique commença son travail, mais on y traitait surtout des enfants à problèmes et des enfants en institution. Pendant les années 50, la pédiatre Marie Damborská a remarqué que les enfants en institution ne s’épanouissaient pas autant que les enfants en famille et par la suite les psychologues Matějček et Langmeier se sont joints pour étudier les enfants que les parents ne voyaient peu ou pas. C’est-à-dire les enfants dans les crèches hebdomadaires (crèches fonctionnant à l’époque socialiste, dans lesquelles les jeunes enfants restaient du lundi matin au vendredi soir, ndlr), les instituts pour nourrissons et les orphelinats. Et c’est très intéressant comment leur argumentation s’est développée. À la fin des années 50, on entendait l’opinion selon laquelle l’éducation en institution fonctionnerait mieux si on la changeait, c’est-à-dire si il y avait moins d’enfants pour chaque ‘tante’ (éducatrice,ndlr) ou si les infrastructures étaient améliorées. Mais au début des années 60, l’opinion selon laquelle on ne peut pas améliorer cela se répand. Et un grand rôle y est joué par le documentaire de Matějček « Enfants sans amour ».

Celui-ci est d’ailleurs utilisé de nos jours comme argument contre toute éducation non-familiale. Mais dans le film on y parle pourtant pas des garderies habituelles, mais plutôt des crèches hebdomadaires et des orphelinats…

Le problème est que le thème du film n’est pas clair, et il mélange toutes les formes d’éducation institutionnalisée. Cependant Matějček, et d’autres experts que nous ne connaissons plus aujourd’hui, sont progressivement allés dans la direction d’une nette préférence entre le soin maternel et le refus des institutions. Suite à ce débat, il y eut une prolongation de cette époque où l’on disait que l’enfant a besoin de soins strictement maternels. En même temps, on faisait des études auprès des femmes montrant qu’elles se sentaient réellement surmenées. Donc plusieurs choses s’entremêlaient : un changement dans le débat professionnel sur les soins de la petite enfance et un appel des femmes surmenées. Et puis les changements se sont heurtés à la réalité de la normalisation. La première prolongation du congé de maternité est venue juste avant l’invasion (l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Traité de Varsovie en août 1968, ndlr), mais toutes les autres mesures de ce genre (prolongation du congé parental payé, prêts pour les jeunes mariés, allocations familiales) ont été implémentées sous la normalisation.

Peut-on dire que les gens les ont saluées d’autant plus qu’ils se retiraient dans un exil interne (L’exil interne est le nom donné au retrait massif de la vie publique en Tchécoslovaquie après l’écrasement du Printemps de Prague en 1968, ndlr) ?

Deux choses se sont parfaitement combinées : le régime voulait pacifier les gens et les gens voulaient la paix. Et c’est très intéressant que les politiques touchant la famille sont les seules du temps du Printemps de Prague à avoir survécu et à avoir été implémentées en pratique.

Donc la résistance continue dans le débat sur l’égalité dans la société tchèque ainsi que sur la définition de la bonne mère restant avec l’enfant jusqu’à ses trois ans pourraient avoir leurs racine là-dedans ?

Je pense qu’on peut voir ça ainsi. Bien qu’il soit naturellement délicat d’établir un lien direct entre le présent et la normalisation quand nous n’avons pas d’étude similaire sur les dernières trente années. Néanmoins, il y a un autre aspect important : les gens voient le sexe, l’intimité et la famille comme quelque chose de privé. Et c’est aussi un retournement par rapport aux années 50, quand la famille était vue comme d’intérêt public.

En même temps que cette nouvelle vision de l’éducation et du rôle de la mère, il n’y a cependant pas eu une fuite des enfants des garderies.

Au contraire, il y eut plus de garderies. L’emploi des femmes augmenta continuellement et le nombre de places dans les garderies et les crèches augmenta aussi. Mais le débat professionnel est revenu vers l’ordre traditionnel des genres. Par conséquent, il y eut une certaine schizophrénie au niveau social. Il y avait bien sûr la possibilité d’envoyer les enfants à la garderie, mais il y était sous-entendu qu’il ne fallait pas le faire. Et cette schizophrénie est visible dans la société tchèque jusqu’à aujourd’hui. Par exemple, en France ils envoient tout simplement les enfants à la garderie et voilà.

« Kurt Freund a établi que l’homosexualité ne pouvait être guérie. Sur la base de ses études, il est arrivé à la conclusion qu’il faut décriminaliser l’homosexualité. »

Si nous revenons aux sexologues. Après les années 50, quand on étudiait l’orgasme féminin et la satisfaction dans le couple, que s’est-il passé ?

Ce n’est pas que la perception de l’orgasme féminin qui a changé. La perception de la déviation sexuelle masculine s’est aussi développée de façon très intéressante. Mais en ce qui a directement trait à l’orgasme, les sexologues des années 50 étaient fort opposés à la technique sexuelle et croyaient que tout s’améliorerait si la relation s’améliorait. Sauf qu’il fut découvert que cela ne marchait pas tout à fait, et les manuels sur le couple de l’époque de la normalisation mettent déjà l’accent sur les solutions techniques des problèmes sexuels. Même ici en Tchécoslovaquie, on a senti l’influence du duo américain de William Masters et Virginie Johnson, dont les découvertes ont inspiré en 1969 aux États-Unis le psychologue de l’hôpital psychiatrique de Kroměříž, Stanislav Kratochvíl. C’est lui qui soignait les neurotiques, hommes et femmes. Il a remarqué qu’ils se plaignaient souvent de ce que le sexe ne marchait pas dans leur mariage. Il soignait les problèmes classiques tels que les problèmes d’érection et d’éjaculation précoce chez les hommes et l’absence de désir sexuel ainsi que la difficulté d’atteindre l’orgasme chez les femmes. Et il les soignait par des méthodes d’entraînement, quand les couples s’entraînaient avec des petites cartes avec dessins et explications sur que faire ; tout cela dans une maisonnette spéciale construite sur le terrain de l’hôpital et isolée de tout bruit, pour que les gens aient une certaine intimité, et puis ils en discutaient avec les thérapeutes. Cette méthode avait un haut pourcentage de réussite et se propagea dans les cliniques sexologiques, ce qui était important car elle arriva progressivement aux gens. Même si évidemment il y avait une différence entre ceux qui habitaient à Prague et ceux qui étaient à la campagne.

Les années 50 étaient aussi révolutionnaires quant à l’approche envers les homosexuels. La Tchécoslovaquie a été l’une des premières à les décriminaliser. Les sexologues ont-ils eu une influence dans ce domaine ?

Oui. Le psychiatre pragois Kurt Freund joua un rôle fondamental dans les années 50, quand il a étudié comment établir exactement et incontestablement qui est homosexuel. Freund a développé un instrument se fixant au pénis des hommes sous étude et mesurant la réaction, ou plutôt l’érection, lors de la diffusion d’images érotiques. Il ‘soignait’ ensuite les hommes réagissant positivement aux images d’hommes : il leur donnait des médicaments pour la nausée, des hormones masculines, puis leur montrait des images de femmes. Sauf qu’il a établi que rien de tout cela ne fonctionnait, que l’homosexualité ne pouvait être guérie. Sur la base de ses études, il est arrivé à la conclusion qu’il faut décriminaliser l’homosexualité, puisqu’on ne peut punir pour quelque chose qu’on ne peut changer. Comme l’a constaté Jan Seidl dans son étude des documents d’archive pour son livre ‘Du cachot à l’autel’, Freund et ses collègues de l’Institut de sexologie ont fait du lobby auprès de différentes institutions de l’État afin qu’elles modifient le code criminel, ce qui a eu lieu en 1961. Le collègue de Freund, Nedoma, a dit : « Vous ne soignerez pas les homosexuels en les faisant se marier« . Les sexologues tchèques le savaient vraiment très tôt par rapport au reste du monde.

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