Les propos de Macron sur Taïwan rencontrent un écho favorable dans les médias d’Orbán

Le « Magyar Nemzet » embraye sur les déclarations du président français appelant les Européens à ne pas être « suivistes » des États-Unis.

Sous la plume de Gergely Huth, le Magyar Nemzet, le journal quotidien principal de la droite hongroise, publie un article intitulé « Ne devenons jamais des vassaux ! » qui fait écho aux déclarations du président français Emmanuel Macron appelant à ne pas être « suivistes » des États-Unis dans le conflit qui oppose la Chine et Taïwan.

Son auteur concède que le dirigeant français s’exprimait sur la situation Chine-Taïwan, mais il veut y voir un encouragement pour le gouvernement hongrois à maintenir sa position diplomatique vis-à-vis de la guerre en Ukraine, en faveur d’un cessez-le-feu et de négociations immédiates, quitte à entériner les pertes territoriales de l’Ukraine.

« La France, en tant que seule puissance nucléaire de l’UE, a été à l’avant-garde du dégrisement. C’est particulièrement important et une bonne nouvelle pour nous, les Hongrois en faveur de la paix ! », écrit Gergely Huth.

Il poursuit : « Bien sûr, les potentats européens et les terroristes de l’opinion à la solde de l’administration Biden hurlent. Mais c’est en vain, car il leur est de plus en plus difficile d’occulter le fait que l’intérêt principal de l’Europe – et de la Hongrie – est d’obtenir un cessez-le-feu dans le conflit russo-ukrainien ».

L’auteur estime que le gouvernement hongrois doit poursuivre sa doctrine de « calme stratégique » définie par Viktor Orbán, qui revient à ne pas prendre position dans le conflit russo-ukrainien en dépit de l’appartenance de la Hongrie à l’OTAN. « Nos intérêts évidents et nos amères expériences historiques donnent bien des raisons au gouvernement de Viktor Orbán de ne pas céder à la pression de Washington et de ne pas sauter à pieds joints dans la guerre. Il devient de plus en plus clair que le calme stratégique portera ses fruits. C’est pourquoi nous ne devons pas écouter les instigateurs de l’étranger, les agents d’intérêts étrangers ! Ne devenons jamais des vassaux, attendons patiemment que notre heure revienne ! ».

Moins de diplomates russes en Europe, plus en Hongrie

Sanctions américaines contre la « banque espion »

Lors de son discours sur l’état de la nation en février, Viktor Orbán avait prévenu que la ligne serait difficile à tenir : « nous devons nous préparer à être traités sur un ton de plus en plus brutal, avec provocations, injures, menaces et chantages. […] Mais nous tiendrons le choc. » De fait, l’intense pression qui s’exerce sur Budapest n’a pas dissuadé le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, de se rendre à Moscou mardi pour faire avancer leur coopération énergétique gazière et nucléaire, puis de recevoir mercredi le chef de la diplomatie du Bélarus.

L’administration de Joe Biden perd patience avec les autorités hongroises qui refusent de s’aligner sur la position pro-Ukraine de l’OTAN, qui n’ont toujours pas ratifié l’adhésion de la Suède et compliquent le rapprochement OTAN-Ukraine. Mercredi, l’ambassadeur américain à Budapest, David Pressman, a annoncé la mise sous sanctions de la Banque internationale d’investissement (IIB), dirigée par la Russie mais détenue à un quart par la Hongrie et dont le siège a été transféré à Budapest en 2019. « La présence de cette plate-forme opaque du Kremlin au cœur de la Hongrie menace la sécurité et la souveraineté du peuple hongrois, de ses voisins européens et de ses alliés de l’OTAN » a justifié le diplomate.

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