Selon un récent sondage, une majorité de Polonais soutient l’idée d’accueillir des réfugiés et des migrants en Pologne. Une évolution significative par rapport aux années précédentes marquées par la rhétorique xénophobe du gouvernement PiS.
« La Pologne devrait-elle accepter des réfugiés ? » une question posée régulièrement par les instituts de sondage et à laquelle les Polonais répondaient majoritairement « non » ces dernières années. Par exemple, en 2017, 60% des sondés répondaient par la négative.
La dernière enquête Kantar, réalisée pour le compte du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), indique que l’attitude des Polonais envers les réfugiés a évolué de façon significative. A présent, jusqu’à 62 % des personnes interrogées estiment que la Pologne devrait accepter des réfugiés.
Les raisons varient, mais parmi elles, 61% des sondés soulignent le fait que les Polonais ont eux-mêmes été des réfugiés accueillis par des pays étrangers. Le sondage montre également qu’une majorité de Polonais non seulement n’a pas peur que les migrants viennent leur « prendre leur travail », mais qu’au contraire, ils constituent un afflux bienvenu de main-d’œuvre.
« La fin de la peur », selon le quotidien Rzecspospolita
Selon le politologue Sławomir Sowiński, « les Polonais sont généralement très sensibles ; si nous regardons les enquêtes d’avant 2015, nous pouvons voir que les attitudes d’ouverture étaient également présentes à cette époque. En 2015, la crise des réfugiés est apparue, les médias nous ont montré des foules à l’assaut de l’Europe, et le camp de la Droite unie, arrivé au pouvoir à cette époque, en a fait l’un des thèmes principaux de la campagne électorale. Tout cela a fait naître une grande peur » explique-t-il au quotidien Rzeczpospolita, qui en profite pour évoquer la « fin de la peur » dans son article.
Rafał Kostrzyński, porte-parole du HCR en Pologne, abonde. Il souligne également le rôle de l’immigration ukrainienne en Pologne dans ce changement des mentalités. « Il y a quelques années encore […] nous n’avions pas un million d’Ukrainiens à nos côtés ».
Enfin, il ressort de ce sondage que près de quatre Polonais sur cinq estiment que les réfugiés ont besoin de programmes et de services pour les aider à s’adapter et à s’intégrer, qu’il s’agisse d’aide à l’accès au logement, au marché du travail ou à l’éducation.