Les Polonais ne portent plus les Hongrois dans leur cœur

La popularité des Hongrois s’est effondrée dans la population polonaise, en raison de la position de Budapest sur l’Ukraine, selon un sondage de CBOS.

L’enquête annuelle de l’institut de sondage CBOS qui mesure les sentiments des Polonais vis-à-vis des autres nations est toujours attendue. Cette année, un constat s’impose, la guerre en Ukraine a rebattu les cartes.

Selon cette étude, les Polonais éprouvent une sympathie croissante vis-à-vis des nations qui se sont engagées à la pointe du soutien à l’Ukraine : outre les Ukrainiens eux-mêmes, il s’agit des États-uniens tout d’abord, mais aussi des Anglais et des Lituaniens.

A l’opposé et sans surprise, leur aversion a grandi envers ceux qui sont assimilés au camp de la Russie et envers ceux qui sont, à leurs yeux, trop frileux à soutenir Kiev : la détestation des Russes, déjà forte, a bondi depuis un an, mais c’est aussi le cas pour les Bélarussiens, perçus plus comme des alliés de Vladimir Poutine que comme des victimes d’Alexandre Loukachenko, ou encore des Allemands accusés d’avoir laissé les coudées franches au Kremlin sous l’ère Merkel, puis maintenant de rechigner à l’envoi d’armes à Kiev.

Les Hongrois décrochent

Le cas hongrois est particulièrement frappant. Comme le résume 444.hu, depuis 30 ans que cette enquête existe, les Hongrois n’avaient jamais suscité une telle aversion chez les Polonais, indépendamment de leurs opinions politiques. L’explication tient bien sûr au refus de Viktor Orbán de livrer des armes à l’Ukraine et plus généralement à sa position plus conciliante avec Moscou qu’avec Kiev.

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Les sentiments positifs envers les Hongrois ont chuté de 21 points de pourcentage, passant de 57 % à 36 % ; Les sentiments négatifs ont augmenté de 18 points de pourcentage, passant de 9 % à 27 %, la plus forte hausse après les Russes.

Il est à noter également que l’aversion vis-à-vis des groupes « Arabes » et « Roms/Tsiganes » a également bondi, sans que cela ne soit directement explicable par le contexte géopolitique.

L’enquête de CBOS a été révélée le 23 mars, Jour de l’amitié polono-hongroise, durant lequel la présidente hongroise Katalin Novák a organisé une cérémonie devant le bâtiment de Balatonboglár qui a accueilli des milliers de Polonais en fuite de la Seconde Guerre mondiale. A cette occasion, elle a qualifié l’amitié polono-hongroise d’« indéfectible ».

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