Les pays de l’Est ne sont pas lésés en matière de qualité des aliments, assure la Commission européenne

Il n’existe aucune preuve selon laquelle la qualité des mêmes produits alimentaires diffère dans les magasins d’Europe orientale et occidentale, a assuré la Commission européenne, étude à l’appui.Pourtant, près d’un tiers des produits diffèrent dans leur composition d’un pays à l’autre de l’Union.

Après avoir examiné 1 380 produits dans 19 pays européens et compilé ses résultats dans un rapport publié lundi, le Centre commun de recherche de la Commission européenne se dit en mesure de l’affirmer : les pays de l’Est de l’Union européenne ne sont pas lésés en matière de qualité des aliments.

Pourtant, près d’un tiers de tous les produits testés, 31 %, utilisent des ingrédients différents dans leur composition, malgré des emballages similaires ou rigoureusement identiques sur tous les marchés nationaux.

Parmi les 1 380 produits testés : 9 % avaient des compositions différentes mais des emballages identiques ; 22 % des produits présentés d’une manière similaire avaient une composition différente ; 23 % des produits étaient identiques en ce qui concerne la face avant de leur emballage et leur composition, et 27 % des produits signalaient leur composition différente selon les pays de l’UE par des différences sur la face avant de leur emballage.

Toutefois, une composition différente n’est pas nécessairement synonyme de qualité différente, ont souligné les chercheurs, qui expliquent surtout n’avoir pas déceler de pattern géographique clair. Selon eux, les industriels occidentaux de l’agro-alimentaire n’expédieraient donc pas en Europe centrale et orientale des produits de moindre qualité, comme le soupçonnent certains Européens.

« Il n’y aura pas deux poids, deux mesures sur le marché unique européen. »

Dans sa déclaration, la commissaire chargée de la justice, des consommateurs et de l’égalité des genres, Vĕra Jourová, a implicitement reconnu l’existence de pratiques douteuses : « Il n’y aura pas deux poids, deux mesures sur le marché unique européen. Grâce aux nouveaux actes législatifs sanctionnant le double niveau de qualité et renforçant les pouvoirs des autorités de protection des consommateurs, nous disposons des outils nécessaires pour mettre fin à cette pratique ».

« Les résultats sont mitigés », a commenté Tibor Navracsics, commissaire chargé de l’éducation, de la culture, de la jeunesse et du sport. « Si je suis heureux qu’ils n’aient pas constaté de disparités entre l’Europe orientale et l’Europe occidentale en ce qui concerne la composition des produits alimentaires de marque, je suis préoccupé par le fait qu’ils aient découvert que jusqu’à un tiers des produits testés avaient une composition différente tout en étant de marque identique ou similaire ».

« Certains Européens ont l’impression que les denrées alimentaires de marque qu’ils achètent sont différentes, peut-être de moins bonne qualité, par rapport à celles qui sont disponibles ailleurs », a encore constaté le Commissaire hongrois.

La méfiance règne

En Slovaquie, où la double qualité des denrées alimentaires a été un sujet particulièrement sensible, la ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriela Matečná, du Parti national slovaque (SNS), a réagi à cette étude avec circonspection, voire avec défiance : Il est déconcertant que jusqu’à 31 % des produits alimentaires testés dans l’UE aient des ingrédients très différents dans leur contenu dans différents pays, même si l’emballage des produits ne suggère aucune différence. « De telles pratiques peuvent être qualifiées sans équivoque de déloyales envers les consommateurs ».

Gabriela Matečná, qui a porté cette question des double standards alimentaires dès le mois de mars 2017, a demandé que cette étude soit étendue à plus de produits et plus de pays de l’Union. La ministre a souligné que les tests comparatifs n’avaient pas été effectués en Autriche, en Allemagne ni en Italie, pays à partir desquels des produits de double qualité ont été, selon elle, expédiés vers la Slovaquie et la République tchèque.

Alimentation : les mêmes emballages qu’à l’Ouest mais pas la même qualité

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