Les jeunes originaires d’Europe centrale et de l’Est sont victimes d’un racisme grandissant au Royaume-Uni, depuis le referendum sur le Brexit de juin 2016, selon une étude menée par l’Université de Strathclyde.
Une enquête sociologique menée par l’Université britannique de Strathclyde a révélé que plus des trois-quarts des élèves interrogés (77 %) disent avoir déjà été victimes de racisme, de xénophobie ou de brimades. Pour un cinquième d’entre eux (19 %), ces agressions sont « fréquentes » ou « très fréquentes ».
Ces violences, verbales pour la plupart mais parfois physiques, se produisent dans la rue et les transports en commun, mais le plus souvent à l’école et prennent la forme de blagues et de railleries. Les élèves qui se sont confiés aux chercheurs précisent que, dans de nombreux cas, leurs professeurs n’ont pas réagi, voire ont participé aux brimades.
« Mon voisin traite mon frère d’immigrant alors qu’il est né ici. A l’école on me dit d’aller me faire foutre dans mon pays, une fille m’a jeté des pierres en criant des choses racistes », témoigne par exemple Marlyn, une polonaise de 16 ans.
L’auteure du rapport, Daniela Sime, explique au journal britannique The Guardian que « des enseignants ont parfois été non seulement discriminatoires dans leurs pratiques, en ignorant la présence de ces jeunes en classe, mais également racistes dans leurs points de vue exprimés ouvertement pendant les cours ou en ignorant les incidents racistes dont ils ont été témoins ».
Le phénomène a pris de l’ampleur avec le referendum sur le Brexit, qui s’est déroulé au mois de juin 2016. Les partis pro-Brexit ont fait campagne contre l’immigration en provenance d’Europe de l’Est et pointé du doigt leurs ressortissants – notamment Polonais – les accusant d’être de se comporter en « parasites sociaux ». La moitié des élèves interrogés (49%) a affirmé que ces agressions étaient devenues plus fréquentes depuis le référendum.
Les chercheurs ont interrogé, entre octobre 2016 et mai 2018, plus de 1 000 jeunes âgés de 12 à 18 ans, originaires principalement de Pologne, de Roumanie et de Lituanie et vivant au Royaume-Uni depuis au moins trois ans. Leurs vastes études en plusieurs volets constituant le projet Migrant Youth (consultable ici, en anglais) révèlent également que la perspective de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne impacte fortement le sentiment de précarité des jeunes originaires d’Europe centrale et de l’Est et impacte leurs projets de vie.
Au Royaume-Uni, le post-Brexit attise la haine anti-polonaise