Alliée inconditionnelle d’Israël, la Hongrie a bloqué une déclaration commune de l’Union européenne appelant à la désescalade dans le conflit israélo-palestinien.
Une nouvelle fois, la Hongrie a fait obstruction à une position diplomatique commune des Européens. Réunis mardi par visioconférence par le haut-représentant de l’UE pour les relations extérieures, Josep Borrell, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont échoué à porter la voix européenne, en raison du refus de la Hongrie de signer le texte.
Cette déclaration, à minima, appelait à un cessez-le-feu, soulignait l’importance de la protection des civils et de l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, cela tout en réaffirmant le droit d’Israël à l’auto-défense.
« Nous condamnons les attaques de roquettes du Hamas et d’autres groupes terroristes sur le territoire d’Israël, et nous soutenons totalement le droit d’Israël à se défendre (…) mais cela doit être fait de façon proportionnée et en respectant le droit humanitaire international », a souligné M. Borrell.
« Honnêtement, j’ai du mal à comprendre comment on peut ne pas être d’accord avec ce qui a été écrit », a-t-il lâché après le fiasco.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, qui se trouvait en déplacement à Paris, s’en est expliqué ainsi dans une interview avec l’AFP : « J’ai un problème général avec les déclarations européennes sur Israël (…) Elles ne sont pas d’une grande aide, en particulier dans les circonstances actuelles, quand les tensions sont si fortes », a-t-il déclaré.
Selon la diplomatie hongroise, les positions européennes sur le conflit sont « partiales et déséquilibrées » en défaveur d’Israël.
Le correspondant du « Monde » rapporte que les autres pays du Groupe de Visegrád n’ont soutenu la déclaration que « du bout des lèvres ». Ces dernières années, le gouvernement de Benyamin Netanyahou a opéré un rapprochement avec les pays d’Europe centrale.
L’Autriche compte également, à l’heure actuelle, parmi les proches alliés d’Israël. Le chancelier autrichien Sebastian Kurz fait a fait hisser un drapeau israélien sur la chancellerie à Vienne, la semaine dernière. « Nous sommes aux côtés d’Israël », a twitté M. Kurz.
Le Hongrois Viktor Orbán et l’Israélien Benyamin Netanyahou, dont nous soulignions le parallélisme des trajectoires politiques, affichent régulièrement leurs excellentes relations personnelles et partagent une détestation commune du milliardaire George Soros.
Le journal en ligne « Telex » rappelle qu’à la mi-avril, la Hongrie a mis son véto à une déclaration commune de l’UE critiquant la Chine et sa loi sur la sécurité nationale introduite à Hong-Kong. Péter Szijjártó avait justifié sa position ainsi à Telex : « L’Union européenne a adopté suffisamment de déclarations sur Hong Kong […] Nous ne voyons pas la nécessité d’une autre déclaration ».
Photo d’illustration : « Palestinians Collect Belongings from Gaza Ruins » by United Nations Photo is licensed under CC BY-NC-ND 2.0