Vingt mille enseignants ont participé à une grève éclair de deux heures lundi matin pour presser le gouvernement d’augmenter véritablement leurs salaires de misère.
Symbole du mouvement de contestation dans l’Éducation nationale en 2016, la chemise à carreaux a fleuri dans les écoles en grève lundi matin et sur les réseaux sociaux.
À l’invitation des deux plus grands syndicats d’enseignants, le Syndicat démocratique des enseignants (PDSZ) et le Syndicat des enseignants (PSZ), une grève d’avertissement de deux heures s’est déroulée lundi matin de 8h à 10h dans les écoles publiques.
Selon les syndicats, plus de vingt mille enseignants ont participé au débrayage, rapporte Mérce. Deux cents véhicules ont aussi pris part à un défilé dans le centre-ville de Budapest.
Ils protestent contre des salaires extrêmement faibles et jugent insuffisante l’augmentation de 10 % de leur rémunération cette année, sous la forme d’un complément de salaire qui peut leur être retiré à tout moment.
Un jeune enseignant en Hongrie touche en début de carrière l’équivalent de 350 euros nets.
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Les enseignants protestent également contre leur charge de travail, leur nombre d’heures de cours et de présence ayant été beaucoup augmenté ces dernières années pour compenser la grave pénurie d’enseignants.
Selon Tamás Totyik, le président du PSZ, les salaires en début de carrière devraient être augmentés d’au moins 30 % pour attirer des jeunes recrues, et une augmentation de salaire de 60 à 70 % serait nécessaire pour empêcher l’hémorragie vers d’autres professions.
Les syndicats alertent depuis de nombreuses années sur leurs très mauvaises conditions de travail, mais le gouvernement et le ministère des Ressources humaines (EMMI) cherchent à minimiser la situation. Le gouvernement a vu dans la grève de ce lundi une « action de campagne évidente de la gauche », alors que les élections approchent.
Selon le PDSZ, des enseignants ont rapporté des cas de violation de leur droit de grève par des directeurs d’établissement.
Les syndicats ont promis que ce débrayage pourrait être suivi d’une grève illimitée à compter du 16 mars si le gouvernement refuse de répondre aux revendications des enseignants.