Les médias polonais suivent de particulièrement près les élections législatives qui se déroulent ce dimanche en Hongrie. La performance de Viktor Orbán, érigé en modèle par l’homme fort polonais, Jarosław Kaczyński, sera scrutée.
« Personne n’arrêtera Orbán », écrit le quotidien de droite libérale Rzeczpospolita. « Sauf catastrophe majeure, le Fidesz remportera les élections du dimanche avec son satellite KDNP. Pour Orbán cela signifie le 3e mandat à la tête du gouvernement d’affilé et le 4e au total. Un record absolu dans les pays ex-communistes, à l’exception bien sûr de la Russie et de la Biélorussie ». Pour le grand quotidien national, à l’unisson de l’ensemble de la presse polonaise, la victoire du Premier ministre sortant ne souffre pas l’ombre d’un doute, la seule incertitude étant la majorité parlementaire des deux-tiers : « Pourtant en Hongrie, il règne une ambiance tendue car l’enjeu n’est pas uniquement de remporter les élections mais de conserver la majorité constitutionnelle. »
Le journal rival de centre-gauche, Gazeta Wyborcza, fondé par l’ancien dissident Adam Michnik qui est venu soutenir les opposants du Fidesz lors de la campagne 2014, ne peut que constater « une mobilisation à fond dans les rangs d’Orbán ». « Le résultat doit renforcer la position d’Orbán et lui paver la route vers les salons européens. L’envergure de la campagne bat largement celle organisée avant l’entrée dans l’Union Européenne. On voit d’immenses billboards avec le drapeau national juste après avoir traversé la frontière. Ils sont visibles partout dans chaque ville et le moindre village. Et partout à Budapest – dans les rues, aux abris bus, et dans le métro ».
« Le résultat doit renforcer la position d’Orbán et lui paver la route vers les salons européens. »
« Qui gagnera ? Le Fidesz », tranche le quotidien d’information générale Polska The Times, qui tempère toutefois en ajoutant que l’opposition peut le priver de la majorité constitutionnelle. « En Hongrie personne n’a le moindre doute quant au vainqueur des élections. La question est de savoir si l’opposition brisée est capable de priver Fidesz de la majorité constitutionnelle ». Le journal prévient qu’un affaiblissement du Fidesz se ferait non pas au profit du centre ou de la gauche mais du Jobbik : « Un résultat plus faible que prévu pour Orbán ne serait pas forcément une bonne nouvelle pour l’opposition car les voix passeront vers le parti ultranationaliste Jobbik. […] Cette rivalité sur la droite de la scène politique a provoqué de véritables enchères quant aux slogans antimigrants lors de la campagne électorale ».
Le journal de droite nationaliste Gazeta Polska Codziennie préfère lui mentionner l’inauguration vendredi à Budapest du « Memento pour Smolensk », un monument à la mémoire des 96 personnes qui ont péri dans la catastrophe de l’avion présidentiel en 2010 à Smolensk, en Russie, dont le président polonais Lech Kaczynski. Il est l’oeuvre du sculpteur hongrois Sándor Makoldi et a été érigé vendredi sur les bords de Danube, dans le quartier Budafok-Tétény, en présence de Viktor Orbán, Jaroslaw Kaczynski et Mateusz Morawiecki. Le monument est érigé.