Mercredi, les maires du « pacte des villes libres », les quatre capitales du Groupe de Visegrád, ont publié un communiqué commun pour afficher leur soutien aux manifestants qui contestent la réélection d’Alexandre Loukachenko au Bélarus.
Zdenek Hrib le Pragois, Gergely Karácsony le Budapestois, Rafal Trzaskowski le Varsovien et Matús Vallo le Bratislavien, ont pris fermement position en faveur des milliers de personnes qui protestent depuis le début du mois d’août contre Alexandre Loukachenko, l’indéboulonnable autocrate bélarusse. Ils affirment dans un communiqué commun : « Ce sont les Biélorusses qui doivent décider du futur de la Biélorussie et non le dernier dictateur de l’Europe. La communauté européenne doit prendre clairement position en faveur du combat pour la démocratie au Bélarus ».

Le drapeau historique du Bélarus, rouge et blanc, signe de ralliement des manifestants, a été accroché sur la façade des quatre mairies. Ces quatre villes, toutes dirigées par des partis de l’opposition et qui se présentent ensemble comme des bastions contre le national-populisme de leurs gouvernements centraux respectifs, ont multiplié les messages de soutien depuis le début de la crise.
La municipalité de Budapest a fait illuminer l’emblématique Pont des Chaînes aux couleurs du Bélarus, blanc et rouge. A Prague, une chaîne humaine a été formée dimanche 23 août sur le non moins iconique pont Charles à Prague, à l’occasion du 31e anniversaire de la Voie balte, une immense chaîne humaine de deux millions de personnes tendue entre Vilnius et Tallinn le 23 août 1989. L’évènement a été organisé par l’association des Biélorusses en République tchèque, explique Radio Prague. En Pologne, des exilés de la Biélorussie voisine ont fait entendre leur voix à plusieurs reprises. Dans les quatre capitales, des petits rassemblements ont été organisés devant l’ambassade du Bélarus pour protester contre la violente répression engagée par le régime de M. Loukachenko (lire ici et ici).
Les présidents des pays du Groupe de Visegrád ont eux aussi publié un communiqué, le 19 août, reconnaissant « les aspirations justifiées du peuple biélorusse » ; soutenant « le droit du peuple bélarussien à des élections présidentielles libres, équitables et démocratiques », appelant à « s’abstenir de tout recours à la violence contre les manifestants pacifiques ».
Les quatre signataires appellent dans le même temps « tous les acteurs étrangers à s’abstenir de toute action qui porterait atteinte à l’indépendance et à la souveraineté du Bélarus ». Il est à supposer que cette dernière mention a été voulue par la Hongrie, dont le gouvernement a successivement dénoncé les mouvements citoyens de protestation en Slovaquie en 2018, en Serbie et en Macédoine plus tôt cette année.