Il sera bientôt interdit d’être SDF en Hongrie. A compter de la mi-octobre, les sans-abri seront exposés à des peines de travail obligatoire et d’emprisonnement, en vertu d’une loi votée vendredi dernier par le parlement.
C’est l’aboutissement législatif d’une guerre que le gouvernement à déclaré aux plus vulnérables peu après son arrivée au pouvoir en 2010. Une loi instaurant un délit de vagabondage a été votée par le parlement hongrois vendredi, avec 132 voix pour et 54 contre. Selon la nouvelle législation, toute personne ayant fait l’objet de trois injonctions de la police, sur une durée de trois mois, à quitter un espace public, s’exposera à une condamnation à des travaux d’intérêt général ou à une peine d’emprisonnement. Elle entrera en vigueur le 15 octobre.
Des associations d’entraide dénoncent depuis plusieurs années la politique de «criminalisation de la pauvreté » et la « politique inhumaine » menée par le gouvernement chrétien-conservateur vis-à-vis des SDF, dont le nombre est parfois estimé à dix mille rien qu’à Budapest. Vendredi, l’association « A Varos Mindenkié » (la ville pour tous) a dénoncé sur sa page facebook les députés du Fidesz et du parti Chrétien-démocrate (KDNP) qui ont choisit de « criminaliser le sans-abrisme alors que RIEN n’a été fait pour le prévenir ».
La loi votée vendredi est la dernière mesure de rétorsion en date d’une longue série. Une première loi entrée en vigueur au 1er décembre 2011, permettait de condamner tout sans-abri « récidiviste » – contrôlé une seconde fois par la police au même endroit sur la voie publique – à une amende de 150 000 forint (environ 460 euros) ou à 60 jours de prison, convertibles dans certains cas en travaux d’intérêt général. D’abord appliquée dans le quartier de Józsefváros, le 8e arrondissement de Budapest, elle avait été inscrite dans la constitution hongroise en 2013 afin de la rendre applicable dans toutes les localités de Hongrie.
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