Le Tour de France est fini ? Qu’à cela ne tienne, c’est J-1 avant le départ de la 75e édition du Tour de Pologne ! Les coureurs s’élanceront de Cracovie et parcourront plus de mille kilomètres dans le sud du pays, du 4 au 10 août, avec un final qui promet d’être grandiose dans les Carpates.
Qu’il est loin le temps où le « tigre des routes » faisait la loi sur les pavés de Pologne. Bolesław Napierała ! L’histoire du Tour a retenu son nom, double vainqueur qu’il fut dans l’entre-deux guerres, en 37 et 39. A cette époque, les étapes comptaient parfois jusqu’à 300 kilomètres et les coureurs faisaient étape dans les auberges au bord de la route.
Depuis sa première édition en 1928, le Tour de Pologne a réussi à s’imposer comme une grande course cycliste dans le calendrier international. Jusqu’aux années 90, il est resté une course prisée, mais amateur, avant de prendre le tournant pro en 1993 et de s’imposer peu à peu comme un rendez-vous incontournable pour les cyclistes professionnels au cours de la décennie 2000. Tout cela sous l’impulsion de Czesław Lang, son directeur depuis 25 ans, un ancien coureur cycliste polonais, deux fois au départ du Tour de France, en 1984 et 1987.
Deux histoires entremêlées
Cette année est particulière, car alors que le Tour de Pologne, le « TdP », fête son 90e anniversaire, la Pologne fête elle son 100e ! Or, comme le met en avant le directeur de l’événement, « l’histoire de la course et de notre patrie sont entremêlées ». « Le Tour de Pologne a joué un rôle important dans les changements qui se sont produits dans notre pays. Dès le début, ça a été plus qu’un simple événement sportif, il a aidé à façonner le sentiment patriotique d’un pays [nouvellement] indépendant. »
Que l’on n’en doute pas, la Pologne est un grand pays de vélo. Le président de la République lui-même, Andrzej Duda, est là pour rappeler que d’illustres Polonais ont inscrit leur nom dans l’histoire de ce sport, tels que les précurseurs Bolesław Prus et Henryk Sienkiewicz, de la société de cyclisme de Varsovie. Duda nous rappelle aussi que la physicienne et chimiste Marie Curie (Maria Skłodowska-Curie) et son mari ont sillonné la France à vélo, ou encore que le voyageur Kazimerz Nowak a traversé le continent africain entier du Nord au Sud puis du Sud au Nord.
Le parcours de l’édition 2018
Cette 75e édition s’élancera donc de Cracovie pour 7 étapes et 1 025 km qui feront passer les coureurs par Tarnowskie Góry, Katowice, Jaworzno, Szczyrk, les célèbres mines de sel de Wieliczka, Bielsko-Biała, la station de montagne de Zakopane, pour franchir la ligne finale à Bukowina Tatrzańska. La première partie de la semaine sera une affaire de sprinters, avec en tête de gondole un certain Danny Van Poppel qui avait surclassé le grand Peter Sagan l’an dernier dans la 5e étape à Rzeszow. La seconde partie sera le moment des grimpeurs et la décision devrait se faire dans les montagnes des Tatras, avec une étape finale grandiose comptant pas moins de six ascensions de première catégorie.
Le Polonais Rafał Majka, très en vue sur le Tour de France quelques jours plus tôt, rêve d’un second sacre sur le TdP, après avoir inscrit son nom au palmarès de l’épreuve en 2014, aux côtés d’autres noms illustres comme Laurent Brochard (seul vainqueur français, en 2002), Jens Voigt vainqueur en 2008, Dan Martin en 2010, Peter Sagan en 2011, ou encore Jon Izagirre en 2015. La victoire avait échappée au coureur polonais l’an dernier pour 2 petites secondes de retard lors de la dernière ascension sur le belge Dylan Teuns. Espérons que la course cette année soit aussi haletante !