Le procès d’Ahmed H. se poursuivra en mars

Après trois journées d’audience la semaine dernière, la procédure judiciaire contre Ahmed H., condamné à 10 ans d’emprisonnement en novembre 2016 pour « acte de terrorisme », reprendra au Tribunal de Szeged au mois de mars.

En novembre 2016, le tribunal de Szeged a déclaré Ahmed H. coupable d’« acte de terrorisme » pour avoir participé à une émeute en septembre 2015 au poste frontalier de Röszke/Horgos. Ce jugement à dix années de prison en première instance a été remis en cause par un tribunal de deuxième instance au mois de juillet 2017.

Le nouveau procès a débuté au mois d’octobre et s’est poursuivi la semaine dernière. Les trois audiences qui se sont déroulées lundi, mercredi et vendredi ont été consacrées à l’examen des séquences vidéo enregistrées par la police hongroise le jour du 16 septembre 2015. Quelques heures après la fermeture de la frontière verte entre la Hongrie et la Serbie au plus fort de la « crise des migrants », des heurts avaient éclatés entre la police et des migrants suivant la « Route des Balkans ».

Les vidéos présentées et examinées par l’accusation et la défense ont permis de déterminer qu’Ahmed H. a lancé – comme il l’avait déjà reconnu lors de son premier procès – trois projectiles en direction des forces de l’ordre, sans que l’on puisse voir s’ils ont atteint leur cible. Toutefois, il apparaît aussi clairement qu’avant et au moment des échauffourées entre des migrants et la police hongroise, celui-ci tente de faire le médiateur avec un mégaphone, et appelle à l’apaisement à plusieurs reprises.

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« Le gouvernement Fidesz utilise Ahmed comme bouc-émissaire pour criminaliser les migrants »

Le collectif de soutien de l’accusé, constitué de militants du mouvement « No Borders », Free the Röszke 11, estime dans un communiqué que « le gouvernement Fidesz utilise Ahmed comme bouc-émissaire pour criminaliser les migrants et créer l’image de dangereux migrants-terroristes ». Le collectif fustige également « l’hypocrisie de l’Europe, trop heureuse du rôle que joue si fièrement la Hongrie ». Il ajoute : « Les pays les plus « civilisés » de l’UE profitent de la brutalité qui s’exerce continuellement sur les migrants à ses frontières. Et l’Europe peut pointer du doigt quelqu’un d’autre, alors qu’une mission Frontex européenne opère sur cette même frontière ».

Photo : Zoltán Gergely / MTI.

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