Le parlement hongrois a adopté lundi une résolution qui condamne de récentes déclarations magyarophobes du président roumain Klaus Iohannis.
La Commission des affaires étrangères du Parlement hongrois a adopté à l’unanimité une résolution condamnant des déclarations du président roumain Klaus Iohannis stigmatisant la communauté magyarophone de Roumanie.
Klaus Iohannis a accusé, à la fin du mois d’avril, ses adversaires sociaux-démocrates du PSD d’avoir délibérément permis l’adoption d’une loi proposée par le principal parti de la minorité magyarophone de Roumanie, l’UDMR/RMDSZ.
« Le PSD, aidé par l’UDMR, a adopté une loi qui donne une large autonomie à la région Szekler. […] Le PSD se bat dans les bureaux secrets du Parlement pour donner la Transylvanie aux Hongrois. C’est inadmissible et tant que je serai le président de la Roumanie, une telle loi ne passera pas », a affirmé Iohannis sur sa page facebook.
En réalité, cette loi a été adoptée de façon ubuesque : elle a été adoptée automatiquement et sans vote, après avoir été laissée à l’abandon quarante-cinq jours. De plus, elle n’avait pas la moindre chance d’être adoptée par le Sénat.
Dans sa résolution, le parlement hongrois évoque une « incitation à la haine ». Le secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères Levente Magyar a déclaré, qu’il s’agit d’une « tradition roumaine de jouer la carte hongroise chaque fois qu’il s’agit de détourner l’attention du public des vrais problèmes ».
La Hongrie continuera à développer ses liens avec la Roumanie et à aider la communauté hongroise et à la protéger de « toutes les formes d’attaques », a-t-il affirmé. Il est selon lui « honteux » que le Conseil de l’Europe soit resté silencieux face aux déclarations de Iohannis.
Beaucoup d’observateurs ont analysé ces déclarations particulièrement virulentes du chef de l’État roumain comme une manœuvre électoraliste en vue des élections législatives et municipales qui doivent se tenir à l’automne. Le Parti national libéral (PNL) dont est issu Iohannis est à la peine dans les sondages, faisant les frais des conséquences sanitaires et sociales de l’épidémie causée par le coronavirus.
La tension entre la Roumanie et la Hongrie pourrait aller croissante à l’approche des commémorations à Budapest du centenaire du traité de Trianon du 4 juin 1920, qui a entériné le passage de la Transylvanie austro-hongroise sous souveraineté roumaine.