Le mouvement de contestation contre Viktor Orbán s’embourbe

Vendredi soir, plusieurs milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées à Budapest pour marquer leur opposition au gouvernement. Mais sans avancée réelle.

Crédit : page Facebook de l'évènement
Crédit : page Facebook de l’évènement

Stands de vin chaud, mais pluie froide et ambiance morose pour cette nouvelle manifestation à laquelle ont participé quelques milliers de personnes, 5 000 selon les médias les moins généreux, mais plutôt proche de 10 000. Des drapeaux nationaux hongrois, quelques drapeaux de l’Union européenne, et des discours déjà ressassés par les opposants au gouvernement, la longue litanie de tous les griefs faits au gouvernement conservateur et nationaliste : médias, constitution, taxes, corruption, lune de miel avec Moscou… Bref, le mouvement de contestation qui était né cet automne avec le projet de taxe sur l’internet a perdu de son souffle.

Le mécontentement d’une partie des participants était clairement visible. A quoi bon attendre une heure dans le froid pour écouter les mêmes discours, sans aucune avancée ? Les médias ne sont pas tendres avec le mouvement organisée par « Most Mi : Új országot építünk! » (Et maintenant : construisons un nouveau pays ». Ils lui reprochent son manque de clarté sur ses objectifs et les moyens de l’atteindre. Par exemple le site 444! dans son article « Un nouveau pays ? Avec qui ? Comment ? Arrêtez les gars ! ».

D’ailleurs, le principal organisateur, Zsolt Várady (à qui l’on doit la création de iWiW, feu le Faceboook hongrois) a annoncé son retrait du mouvement ce week-end, évoquant des dissensions avec une autre organisatrice. Gábor Vágó, l’ancien député du parti écologiste LMP, a pris la parole, ainsi qu’un activiste de l’association pour les droits des sans-abri « A Város Mindenkié » (La ville pour tous) et que le directeur de l’ONG Eötvös Károly Intézet.

Le mouvement est particulièrement critiqué par les partis de la gauche libérale établis, notamment par le parti socialiste MSZP et la Coalition Démocratique DK. Car les organisateurs ont refusé que les manifestants puissent apporter des drapeaux de ces partis, redoutant toute récupération. Leur rhétorique est de faire table rase des 25 années qui ont suivies la chute du communisme et de refuser toute distinction entre la gauche et la droite précédemment au pouvoir.

On a pu entendre des discours de « vraie » gauche, inhabituels en Hongrie, pour réclamer « un pays plus égalitaire ». Reste à voir si ce virage à gauche peut trouver un écho auprès de la population et des autres formations politiques.

Nous recommandons la lecture de cet article publié sur le Courrier des Balkans :
Bulgarie : la jeunesse cherche un nouveau cap sur la carte idéologique de la révolte

2 Comments
  1. Parce que nous avons une justice clandestine et un Etat pirate qui a pour religion la corruption, l’autisme comme langue, et l’analphabétisme comme éducation, pauvereté comme fiérté et aristicroratie comme nouveauté, Oszt jó napot pour cet événement non événement.

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