Le ministre tchèque de la Santé, réfractaire au vaccin Sputnik V, limogé

Le ministre tchèque de la Santé, Jan Blatný, a été démis de ses fonctions par le président Miloš Zeman ce mercredi. Son remplacement ouvre la voie à l’importation de vaccins anti-Covid-19 « Sputnik V » en Tchéquie.

Jan Blatný a été démis de ses fonctions, cinq mois seulement après avoir été nommé ministre de la Santé, un poste ultra-sensible et exposé en raison de la pandémie de Covid-19 plus meurtrière en République tchèque que nulle part ailleurs au monde. Il sera remplacé par Petr Arenberger, directeur de l’hôpital universitaire royal de Vinohrady.

Ce remaniement gouvernemental est une « tentative du Premier ministre [Andrej Babiš] de détourner l’attention de ses propres échecs. Et il s’agit surtout de satisfaire le président Zeman », écrit Petr Honzejk dans Hospodářské noviny.

Blatný a bloqué l’approvisionnement en vaccins de Russie ou de Chine et est co-responsable des morts, a considéré le président Miloš Zeman, un homme notoirement favorable à Pékin et Moscou et qui a négocié des importations de vaccins chinois et russes, contre l’avis de son ministre de la Santé.   

Sur un siège éjectable en raison de son obstruction à l’arrivée de vaccins non-homologués par l’Union européenne, Jan Blatný a sans doute fait les frais du fiasco tchèque lors des négociations européennes, la semaine dernière, pour l’attribution de doses supplémentaires de vaccins. Le gouvernement du Premier ministre Andrej Babiš (ANO) a fait savoir, le 31 mars, qu’il allait se tourner vers de nouveaux fournisseurs.

Jan Blatný a déclaré ce mercredi lors d’une conférence de presse que son limogeage est « une décision politique », ajoutant qu’il avait la conscience tranquille et avait toujours fondé ses décisions sur la base des avis des scientifiques.

Suite au licenciement de Blatný, la coordinatrice nationale de la vaccination, Kateřina Baťhová, a présenté sa démission, effective d’ici la fin du mois d’avril.

Le successeur de Jan Blatný, Petr Arenberger, est directeur de l’hôpital universitaire royal de Vinohrady à Prague depuis octobre 2019. Il est diplômé de la faculté de pédiatrie de l’Université Charles de Prague.

« Vous prenez vos fonctions à un moment très difficile dans lequel nous sommes aux prises avec une pandémie, et l’outil le plus important, mais pas le seul, pour le moment est la vaccination. Par conséquent, chacun de nous devrait s’efforcer d’avoir autant de vaccins efficaces que possible », a indiqué M. Zeman à son nouveau ministre ce mercredi.

Une déclaration qui laisse peu de doutes quant au fait que, l’obstacle Jan Blatný désormais levé, l’exécutif tchèque va s’atteler à accélérer la vaccination à l’aide du vaccin russe.

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