Coup dur pour les socialistes hongrois. László Botka, figure de la gauche hongroise, triomphalement réélu il y a deux semaines à la tête de la troisième ville de Hongrie, a décidé de quitter le MSzP dont il était adhérent depuis 1991.
Budapest – László Botka a annoncé ce lundi quitter le Parti socialiste hongrois (MSzP). Ancien député, maire de Szeged depuis 2002, cette figure de la gauche hongroise a déclaré vouloir œuvrer au rassemblement de l’opposition au niveau local, en dehors de la vie partisane. Cette annonce survient deux semaines après les élections municipales à l’issue desquelles il a été très largement réélu à la tête de la troisième ville du pays, avec plus de 60% des voix.
« Je ne vais pas leur balancer de la boue (…) Je souhaite un bon travail au MSzP et je ne veux pas m’exprimer davantage sur ce sujet à l’avenir », a confié M. Botka à nos confrères d’Index. Une première prise de distance avait été exprimée vendredi dernier, lorsque le maire avait fait part de son souhait de créer son propre au sein du conseil municipal, distinct de celui des élus socialistes.
Mais l’élu avoue avoir longuement mûri sa décision. « Ceux qui suivent de près mon évolution ont remarqué que ça fait deux ans que je me suis éloigné affectivement du MSzP », a-t-il pointé. « Mais je ne voulais pas monopoliser le débat public lors des élections de 2018 et du dernier scrutin », a ajouté M. Botka.
Le président du parti Bertalan Tóth, a dit « regretter le départ de M. Botka », mais a tenu à saluer « l’attachement de l’homme à la gauche et à la démocratie, ainsi que la manière exemplaire avec laquelle il gère Szeged depuis de longues années ». Pour M. Tóth, « les électeurs ne se sont pas trompés en votant pour lui le 13 octobre dernier ». Et de conclure, fair-play : « je lui souhaite beaucoup de réussite dans son travail ».
Une figure de la gauche socialiste malmenée par son parti
Adhérent du MSzP depuis 1991, László Botka a rapidement gravi tous les échelons de l’appareil socialiste, au point de se faire élire député en 1994 à l’âge de 21 ans. Après une quinzaine d’années de carrière d’élu local, il est pressenti pour être tête de liste du Parti socialiste lors des élections législatives de 2018.
Menant un sévère réquisitoire contre la « dérive sociale-libérale » des précédents premiers ministres socialistes, son coup de barre à gauche braque alors une partie des caciques du parti qui sabotent sa candidature à l’été 2017. « La mafia politique a tissé ses toiles jusque dans les rangs de l’opposition, y compris dans mon propre parti », avait-t-il déclaré l’automne suivant, pour justifier son refus de porter les couleurs de MSzP face à Viktor Orbán.