Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et le chef de la diplomatie Peter Szijjártó ont tous deux félicité le leader du parti conservateur autrichien Sebastian Kurz, vainqueur des élections législatives autrichiennes dimanche dernier. Une coalition avec le parti d’extrême-droite FPÖ servirait pleinement les intérêts de Budapest.
Après les déclarations élogieuses et visiblement réjouies du ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó, c’est le porte-parole Bertalan Havasi qui a annoncé que le Premier ministre hongrois avait lui aussi adressé ses félicitations à Sebastian Kurz. Les dirigeants hongrois voient dans cette victoire des conservateurs du Parti populaire autrichien (ÖVP) l’avènement d’un nouvel allié de poids, en accord avec le Fidesz sur des sujets qui lui sont chers, comme l’immigration. Peter Szijjártó l’a exprimé ainsi : « Nous sommes heureux qu’un parti frère ait remporté les élections (…) et nous sommes heureux que son candidat victorieux ait à nombre d’égards des positions analogues à celles du gouvernement magyar ».
En plus de la victoire de Kurz, c’est une possible future coalition avec le parti d’extrême-droite FPÖ (Parti de la liberté) – arrivé en deuxième position avec plus de 27% des voix – qui a de quoi réjouir les dirigeants hongrois. Car le FPÖ a plusieurs fois fait part de son admiration pour le dirigeant hongrois dans un passé récent, ainsi que des déclarations allant dans le sens d’un rapprochement avec le Fidesz, et proposé l’entrée de l’Autriche dans le groupe informel de Visegrád. C’est dans ce sens que l’on peut interpréter la déclaration du Premier ministre hongrois adressée à Kurz : « Je crois qu’après une formation gouvernementale fructueuse nous pouvons renforcer la coopération entre nos pays en tant qu’alliés proches et ce dans le respect des valeurs chrétiennes-conservatrices que vous représentez également ». .
M. Szijjártó a dit s’attendre à ce que les pays d’Europe centrale opposés aux positions de l’exécutif européen sur la gestion des demandeurs d’asile – Hongrie, Pologne, Slovaquie et République tchèque – coopèrent désormais plus activement avec l’Autriche. Avec des élections législatives imminentes en Tchéquie qui devraient voir la victoire du richissime homme d’affaire Andrej Babiš, dont les déclarations anti-immigration et anti-establishment tendent vers le populisme, l’Europe centrale pourrait donc renforcer ses positions sur les sujets qui l’opposent à l’Union Européenne.
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