Le gouvernement hongrois prévoit de centraliser environ deux-tiers du budget affecté à l’Académie des sciences (MTA). La mise sous tutelle ministérielle de son vaste réseau de centres de recherche fait craindre une reprise en main politique de la recherche publique en Hongrie. Entretien avec László Lovász, président de la MTA.
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Entretien publié aujourd’hui dans Index.hu sous le titre « Félek tőle, hogy elindul a kutatók elvándorlása ». Traduit du hongrois par Ludovic Lepeltier-Kutasi. |
Avant d’évoquer plus avant le projet gouvernemental de transferts budgétaires entre l’Académie des sciences et le ministère de l’innovation, pouvez-vous nous dire quels ont été vos premiers mots au ministre László Palkovics lorsque vous avez appris la nouvelle ?
La première réaction – et je considère qu’il s’agit toujours de la question clé – a été de s’enquérir de la façon dont le soutien à la recherche fondamentale – celle qui n’a pas d’application directe et qui représente la moitié de la recherche scientifique – pourrait être maintenu et développé.
Vous avez demandé des comptes au ministre ? Vous avez protesté ?
On peut dire que je n’ai pas été très content que nous ne soyons pas associés aux discussions sur la ré-attribution de plus des deux tiers du budget de l’Académie en faveur du ministère à l’innovation et à la technologie. En plus des questions de principe, cela pose également des questions techniques. Je lui ai également demandé – et c’est encore l’objet de discussions entre nous – quelles étaient les garanties que le gouvernement pouvait nous fournir. Il y a une capacité de recherche à l’Académie, et nous faisons beaucoup d’efforts pour que nos chercheurs ne partent pas à l’étranger – où l’on peut mener des recherches avec de bien meilleures conditions financières – et qu’il restent au pays voire rentrent en Hongrie.
Une des conditions pour cela, c’est la stabilité. Nous espérons que ceux qui rentrent ne restent pas seulement un an, mais reviennent définitivement, ce qui implique que leur carrière soit garantie. Je pense que ce que contient ce projet ne fournit pas cette assurance.
Pour être précis, quand et comment avez-vous eu vent de ce projet ?
Il y a une semaine et demie, j’ai dîné avec Monsieur le ministre le dimanche soir et il m’a évoqué cela. Mais sans entrer dans les chiffres et les détails, il était difficile de comprendre exactement de quoi il en retournait. Nous en sommes donc restés à une invitation pour qu’il vienne exposer son projet devant l’Académie. Je ne pensais pas que pour lui, tout serait décidé avant. Pour moi, il aurait mieux fallu commencer par discuter sur ce que nous considérions comme acceptable, éclaircir les choses avec lesquelles nous étions d’accord et celles sur lesquelles nous avions une analyse différente.
En somme, durant le dîner il vous a glissé entre deux plats la manière dont le gouvernement souhaitait redéployer les fonds alloués à la recherche sans prendre la peine d’entrer dans les détails ? Puis vous avez reçu cette proposition du ministère sur laquelle il fallait vous prononcer en moins de 54 minutes ?
Le lendemain, le lundi soir, j’ai pu accéder à ces chiffres, bien qu’ils n’étaient pas officialisés. En fait, il est question ici de deux lois : la loi budgétaire et la loi qui régit l’Académie. Et nous n’avons appris que mardi qu’il s’agirait également de modifier cette dernière. Entre le moment où quelqu’un a ouvert l’e-mail et l’a transmis au chef du département juridique, il s’est écoulé quelques minutes. Il nous restait donc 45 minutes pour rédiger une réaction officielle, ce qui était bien évidemment trop court. (…)
Qu’a répondu László Palkovics à vos récriminations ? Où en sont vos discussions ?
Nous avons échangé à plusieurs reprises et l’avons même invité à la session extraordinaire de notre bureau. Je déplore tout ce qui se passe, parce qu’il y a beaucoup de choses ce que je considère dignes d’intérêt dans ce projet. Il est en effet important, par exemple, de s’adapter aux tendances européennes et d’élaborer sur certains thèmes une stratégie de recherche de haut niveau, à travers notre institut, et encore plus en coopération avec des universités et d’autres réseaux de recherche. (…)
Je ne pense pas que la réponse à ces enjeux réside pour autant dans la réaffectation du budget de notre réseau d’instituts. Je ne vois donc pas l’intérêt qu’il soit transféré au ministère.
Inquiétudes sur l’indépendance de la recherche publique en Hongrie
Pouvez-vous expliquer très simplement, pour les non-initiés, quels sont les véritables enjeux ? Vu de l’extérieur, on peut juste penser que les lignes budgétaires restent intactes, mais qu’elles seront simplement allouées par le ministère au lieu de l’être par l’Académie.
Il existe fondamentalement deux types de recherche scientifique. Une partie de la recherche tente de répondre à la demande sociale (…), tandis que d’autres types de travaux portent sur des questions qui émergent au sein des disciplines scientifiques. C’est ce qu’on appelle la recherche fondamentale, dans laquelle les thèmes partent du bas, à l’initiative des chercheurs.
Sur le long terme, la recherche fondamentale a un énorme avantage potentiel, par exemple dans la recherche sur le cerveau, car c’est grâce à elle que nous pourrons traiter des maladies neuronales telles que la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson. Mais avant cela, la recherche fondamentale doit d’abord comprendre le fonctionnement général du cerveau. Or, partout dans le monde on fait des recherches sur le cerveaux, ce qui fait qu’il n’y a aucun garantie pour que ce soit un chercheur hongrois qui fasse une percée sur ces sujets. Mais il est important d’appartenir à la communauté scientifique internationale dans laquelle cette découverte sera faite si l’on veut avoir des chances d’en prolonger les résultats. Une telle recherche nécessite des équipes scientifiques stables qui ne s’inscrivent pas nécessairement dans une planification centralisée.
Pour résumer, vous vous inquiétez surtout pour ces recherches fondamentales ?
Je m’inquiète effectivement pour elles et on en discute et débat avec le ministre. Mais je m’inquiète aussi au sujet de notre capacité générale de recherche scientifique. On peut réfléchir à la manière d’en faire le meilleur usage, mais le fait de considérer tel sujet plus important aujourd’hui ne doit pas nous démobiliser dans d’autres domaines, car il se peut que d’ici deux ou cinq ans, ceux-ci qui se révèlent plus importants que ce que nous pensions. (…)
Pour dire les choses simplement, vous craignez que si l’argent alloué à la recherche est distribué directement par le ministère, les décisions seront motivées d’abord selon des considérations politiques et économiques aux dépens des critères scientifiques ? Vous craignez que la suspension de crédits en direction de la recherche fondamentale cause des dommages importants ?
Oui, à l’Académie nous sommes mieux disposés que le ministère pour prendre en considération les indispensables points de vue scientifiques. Et nous pourrions payer cher à long terme de ne pas en tenir compte. Je ne présume ni du ministre ni du gouvernement qu’ils souhaitent mettre en pièces la recherche fondamentale, mais nous devons veiller à ce que son financement ne réponde pas uniquement à des thèmes imposés par l’exécutif. En outre, il existe des recherches de ce genre qui sont importantes y compris pour le maintien de notre culture nationale. L’étude des manuscrits de Béla Bartók au niveau international est nécessaire pour maintenir vivante la culture musicale hongroise.
« Ce sur quoi nous insistons, c’est que la recherche scientifique soit libre, que ses résultats aillent ou non dans la même direction que certaines idées politiques. »
Le ministre Palkovics vous a rétorqué que le débat portait sur les financements et non sur l’autonomie de la recherche. A votre avis, dans quelle mesure peut-on séparer les deux sujets ?
Évidemment, la liberté de la recherche scientifique va de paire avec le fait que le scientifique qui mène la recherche ne meurt pas de faim.
Les deux sujets sont donc indissociables. Naturellement, on peut discuter en termes de ratios, mais la recherche est libre lorsqu’elle est financée inconditionnellement, quel que soit le sujet. Bien sûr, il est important d’assurer un haut niveau de recherche. Au cours des deux dernières années, l’Académie a présenté à tous ses instituts de recherche un grand nombre de chercheurs nationaux et internationaux, et les instituts ont dû préparer une stratégie à l’automne dernier.
Ce sur quoi nous insistons, c’est que la recherche scientifique soit libre, que ses résultats aillent ou non dans la même direction que certaines idées politiques. Bien sûr, nous avons conscience que, outre les considérations scientifiques, il y a beaucoup d’autres considérations sociales, internationales, ou de politique intérieure qui entrent en compte dans une décision politique. Il s’agit pas ici de vouloir décider à la place de nos dirigeants, mais nous voulons que nos résultats soient pris en compte.
Prenons un cas polémique. Vous dites donc que l’on peut faire davantage de recherches sur les migrations et moins sur les études de genre, mais qu’il ne faut pas que le gouvernement intervienne pour dire quelles doivent en être les conclusions ?
On peut présenter les choses comme ça, même si je ne comprend pas pourquoi on diabolise les études de genre. La moitié de l’humanité est féminine, l’autre moitié est masculine. Tout le monde sait que les femmes et les hommes ont des socialisations différentes, des caractères biologiques distincts, dans la mesure où ce sont les femmes qui donnent naissance. Il est essentiel que plus nous comprenions ce que tout cela implique.
Mais je n’attendrais pas du gouvernement qu’il commande des études de genre pour trouver une solution aux problèmes démographiques.
Vous seriez prêt à accepter un dispositif dans lequel les chercheurs travailleraient deux jours par semaine sur des thématiques souhaitées par le gouvernement et le reste du temps hebdomadaire sur ce qui les intéresse, comme l’a proposé Tamás Rudas, directeur du Centre de recherche en Sciences sociales de l’Académie ?
C’est le genre de cadre que je pourrais accepter, même si les deux jours ne veulent pas dire grand chose. Il faut toujours tenir compte du fait qu’un institut peut avoir des chercheurs qui, par exemple, ont des missions financées par des fonds européens et qu’ils n’ont pas de temps à consacrer à des tâches connexes. Mais là où les gens se connaissent, savent qui travaille sur quoi, ce sont des choses qui peuvent être organisées.
Vous ne craignez pas que ce genre de compromis soit irréversible et que, petit à petit, l’autonomie que vous évoquez soit progressivement supprimée par le gouvernement ?
Le texte fondateur de l’Académie stipule également son obligation de fournir des conseils scientifiques à l’État et aux gouvernements, quels qu’ils soient. Il ne s’agit donc pas ici d’une vocation, mais d’une obligation. Il y a bien sûr des instituts qui reçoivent davantage de demandes de la part de l’État, en raison de leurs champs de spécialisation. Ils se sont toujours soumis à cela et continueront de s’y soumettre si l’État le demande. Ce qui m’a plu dans la lettre ouverte de Tamás Rudas, c’est qu’il a été clair avec cela. Il n’a jamais été question que tous les instituts fassent ce que bon leur semble.
Contrairement à vous, les partis d’opposition ne mâchent pas leur mot à ce sujet. Des socialistes au Jobbik, les députés estiment que le gouvernement nationalise la science et que ce genre de chose ne se produit que dans les dictatures. Pensez-vous que ces analyses soient exagérées ?
Je suis réticent à commenter ces déclarations ainsi que la façon dont la presse interprète les choses. Nous nous exprimons peu dans la presse, car les pourparlers se poursuivent. Je ne traite pas de la dimension politique des projets gouvernementaux.
Pourtant László Palkovics vous attaque précisément sur le fait que l’Académie « crée une situation politique » face à la démarche gouvernementale.
Je vais contester cette lecture auprès de lui car nous n’avons jamais été là-dedans. Il est naturel pour les scientifiques et les chercheurs de lire et d’interpréter les informations divulguées comme par exemple sur le site web du Parlement. Quand on le consulte, on constate que le budget de l’Académie baissera cette année de deux tiers. Évidemment, tout le monde s’interroge sur les motivations réelles.
Dans un précédent entretien, vous avez déclaré qu’il était naturel que les membres de l’Académie puissent également se positionner individuellement sur des sujets politiques, mais que l’Académie ne pouvait pas prendre part au débat politique en tant qu’institution. Ne pensez-vous pas que le gouvernement voit les choses différemment, et qu’il cherche sans doute à influencer les positionnements individuels par l’allocation des fonds de recherche ?
Je ne saurais dire ce que les membres du gouvernement avaient en tête lorsqu’ils ont préparé ce projet.
Mais pensez-vous envisageable que cette ré-affection du budget de la recherche vers le ministère soit une forme de revanche envers de nombreux universitaires qui s’étaient opposés au gouvernement au sujet de l’Université d’Europe centrale ou qui ont critiqué les réformes de l’éducation ?
Je ne pourrais pas vous répondre. Mais je ne suis pas d’accord pour dire que nous avons toujours critiqué les réformes de l’éducation. La dernière fois, nous avons dit que l’Académie offrait son aide et que et nos scientifiques pourraient examiner préalablement les projets du gouvernement s’il en voyait l’utilité. Avant de vous retrouver, j’ai justement discuté avec Valéria Csépe [la ministre responsable de la réforme de l’éducation publique – ndlr], laquelle a promis que l’Académie recevrait le projet de réforme du socle commun de connaissances en août pour examen.
(…)
Si nous avons évoqué la question de l’Université d’Europe centrale, c’est parce que József Pálinkás avait été démis de ses fonctions à la tête de l’Agence nationale de recherche, de développement et d’innovation en raison de son soutien à l’établissement. Comment analysez-vous ce limogeage ?
Je déplore que monsieur Pálinkás ne puisse plus prendre part à l’orientation scientifique en Hongrie. Car il a beaucoup d’expérience et est très attaché à la science. Je dis ça tout en reconnaissant avoir eu de sérieux débats avec lui. Parcontre je ne me prononcerai pas sur les choix de la nouvelle direction.
Si le gouvernement s’attribue les fonds alloués à l’Agence en charge de l’innovation et ainsi qu’aux recherches de l’Académie, alors nous serons aux devants d’une centralisation inédite et d’ampleur. Jugez-vous cela inquiétant ?
Il existe des domaines où la centralisation reste pertinente. Naturellement, les systèmes d’appel à projets doivent être coordonnés, et cela vaut la peine de développer un modèle unique de candidature par exemple. Mais en ce qui concerne le réseau des instituts, je ne suis pas vraiment d’accord.
Lors de l’annonce du projet gouvernemental, on a pu découvrir dans la presse un article du Figyelő, un hebdomadaire proche du pouvoir, une liste de chercheurs de l’Académie attaqués nommément. Quelle a été votre réaction quand vous avez découvert cela ?
J’ai informé monsieur le ministre Palkovics que ce genre d’article n’aiderait pas à trouver un terrain d’entente, voire risquerait de compromettre nos chances d’en trouver un. Il s’est désolidarisé de cet article et m’a dit n’y être pour rien et ne rien avoir à faire avec ça. L’article en soi est primitif. Mais le fait d’humilier certains chercheurs en montrant leurs visages, comment dire, c’est intolérable. Quelle est la prochaine étape ? Qu’on les insulte dans la rue ?
« Cela n’est jamais bon lorsque le climat politique influence le travail des chercheurs et des laboratoires. »
L’une des accusations de Figyelő est que « le nombre de recherches sur le genre et l’homosexualité est particulièrement élevé ». Pensez-vous que ce soit le cas ?
Que signifie « particulièrement » ? Ils se sont appuyés sur une poignée de recherches parmi les milliers publiées par l’Académie. Par ailleurs, l’article juge négativement d’excellents travaux. On parle là de phénomènes réels et tangibles, ce qui fait que l’on ne peut pas considérer la recherche qui est produite dessus comme inutile. Elle contribue à produire une image plus juste du fonctionnement de la société. Par ailleurs, l’on est pas forcément toujours d’accord avec les choses que l’on étudie.
Ne craignez-vous pas que l’incertitude concernant les financements ou l’éviction de certains chercheurs fassent passer l’envie à beaucoup de faire de la recherche en Hongrie ?
Si, j’ai peur que les chercheurs commencent à quitter la Hongrie. Je crains aussi qu’il y en ait de moins en moins qui veulent rentrer (…). Cela n’est jamais bon lorsque le climat politique influence le travail des chercheurs et des laboratoires.
Vous avez évoqué les discussions avec le ministre Palkovics et selon nos informations, certains ont également eu des échanges avec Viktor Orbán. Que cherchez-vous à atteindre comme objectif ? Jusqu’où pouvez-vous aller ?
Le projet de budget impliquerait deux choses pour le ministère : d’une part la centralisation du budget consacré au maintien du réseau de centres de recherche, ce qui représente un budget de 20 milliards de forint ; d’autre part le financement de la recherche et des appels à projets, ce qui représente environ 8 milliards.
Le premier paquet concerne vraiment la maintenance : il couvre le fonctionnement des institutions, les rénovations, la rémunération des chercheurs permanents et le personnel de terrain. Aucun argent affecté à ce budget ne finance la recherche. Si ces fonds échappent à l’Académie, cela va déstructurer le système actuel et je ne comprends pas en quoi c’est bon pour le ministère.
Si le second paquet est redirigé vers le gouvernement (…), même si ça sera douloureux, nous obtempérerons si l’Académie conserve le pilotage opérationnel. L’Académie est évidemment beaucoup plus à même de nommer relecteurs ou de vérifier les appels à projets scientifiques. Dans ce cas, la question de quel compte en banque proviennent les fonds devient secondaire.
Si le gouvernement s’obstine dans sa voie et centralise les 20 milliards de forint alloués au réseau de laboratoires, que ferez-vous ? Vous démissionnerez de la présidence ?
Ce serait malvenu de proférer ce genre de menace. Même si certains me conseillent de le faire. Je n’ai pas encore pris ma décision. Je vous dirai simplement que ce n’est pas la première fois que je me pose ce genre de question.
Alors donnez-nous une bonne raison de rester dans pareil cas ?
C’est encore trop tôt, car beaucoup d’autres garanties peuvent encore assurer notre autonomie. Attendons les résultats des négociations.
Pensez-vous que la période qui s’ouvre est-elle bonne ou mauvaise pour la recherche en Hongrie ?
Le ministre Palkovics est un érudit, un membre de l’Académie. Je crois que nous pouvons conclure un accord qui améliore le statut de l’Académie et notre capacité scientifique. Nous acceptons de travailler ensemble pour améliorer l’innovation et résoudre les principaux problèmes sociaux, par exemple dans le domaine médical. Mais, en même temps, il est indispensable – et j’insiste là-dessus – de maintenir la liberté de la science et de la recherche, de garantir le soutien à la recherche fondamentale ou encore de conserver les critères scientifiques comme prioritaires dans l’évaluation des appels à projets. Si ces conditions sont réunies, la période qui s’ouvre pourra être positive pour la recherche hongroise.