La Serbie et la Hongrie veulent « défendre l’Europe » contre l’immigration

Il a été essentiellement question de politique migratoire lors du sommet hungaro-serbe qui s’est déroulé mercredi 8 septembre à Budapest. Viktor Orbán a brandi une alliance de la Hongrie et de la Serbie contre la menace d’« une vague de millions de migrants » venant d’Afghanistan.  

Avec Le Courrier des Balkans.

La Serbie et la Hongrie vont unir leurs forces pour arrêter les vagues migratoires et protéger l’Europe et l’Allemagne, a déclaré mercredi le Premier ministre Viktor Orbán après avoir reçu la Première ministre serbe Ana Brnabić.

Pour le premier ministre hongrois Viktor Orbán, cela ne fait guère de doute : la prise de pouvoir par les Talibans en Afghanistan, pourrait entraîner « une vague de millions de migrants [qui] plongera la Serbie et la Hongrie dans une situation extrêmement délicate ».

« L’histoire nous a appris que chaque fois que la partie intérieure du continent est menacée, [les pays d’Europe occidentale] ne se précipitent jamais à notre secours. Ils préféreraient créer une zone tampon dans la région », a déclaré le Premier ministre Orbán. « C’est ce qu’ils font depuis des siècles. Et je ne vois aucun signe de changement », a ajouté le Premier ministre Orbán, dans ce qui ressemble à une allusion à la conquête ottomane de la Hongrie au 16e siècle.

La question, selon Viktor Orbán, est de savoir si l’Allemagne veut arrêter les migrants aux frontières de l’Europe ou créer à nouveau un couloir humanitaire pour les laisser entrer.

« En nous défendant aujourd’hui, comme nous l’avons fait tant de fois dans l’histoire, nous défendons aussi l’Europe, et surtout l’Allemagne », a déclaré le Premier ministre hongrois lors d’une conférence de presse conjointe avec la Première ministre serbe Ana Brnabić.

Coopération économique et adhésion européenne

Comme si lui-même voulait faire des Balkans une « zone tampon », Orbán a réitéré que la Hongrie est engagée « à mille pour cent » en faveur de l’adhésion de la Serbie à l’Union européenne, sans laquelle la sécurité de l’Europe ne peut être garantie.

Au printemps dernier, plusieurs journaux européens, dont Le Figaro, ont diffusé en pleine page des publicités du gouvernement hongrois proposant 7 points pour « l’avenir de l’Union européenne », dont faisait partie l’adhésion rapide de la Serbie.

La Première ministre serbe Ana Brnabić a souligné pour sa part la coopération bilatérale sur le volet économique dans le cadre du partenariat stratégique lancé en 2014.

Le chiffre d’affaires commercial bilatéral dépassera les 3 milliards d’euros d’ici la fin de l’année, a fait savoir le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjártó.

Il a également vanté le programme de développement économique à destination de la Voïvodine, où 14 000 PME hongroises ont jusqu’à présent reçu un soutien de l’État hongrois à hauteur de 60 milliards de HUF (170 millions d’euros).

Un accord a également été trouvé pour améliorer les liaisons de transport fluvial entre les deux pays, avec le lancement d’un service de ferry à grande vitesse sur le Danube entre Budapest et Belgrade d’ici l’été 2022. Dès l’été prochain, il sera également possible de voyager « confortablement et rapidement » en train entre Szeged (en Hongrie) et Subotica (en Serbie), a assuré Péter Szijjártó.

Photo : page facebook de Viktor Orbán.

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