La loi sur la fiscalité des autoentreprises qui provoque des manifestations depuis une semaine dans Budapest a été publiée au Journal officiel lundi avec la signature de la présidente Katalin Novák.

« Szeretlek Kata! » (Je t’aime Kata), « Il n’y a qu’une seule Kata ». Les slogans jouant avec le prénom de la présidente de la République, appelée par les manifestants à ne pas valider la loi sur le régime « Kata » des autoentrepreneurs n’y ont rien fait.
La jeune quadragénaire, ancienne ministre de la Jeunesse et de la Famille, francophone et décorée de la Légion d’honneur française, n’a pas fait défaut à son mentor, Viktor Orbán. Élue au mois de mars par le parlement et succédant pour cinq ans à János Áder, elle a signé la loi qui plonge dans l’inconnu environ 450 000 autoentrepreneurs.
Selon la nouvelle loi approuvée par le parlement le 12 juillet, les autoentrepreneurs ne pourront utiliser ce statut que dans le cadre d’une activité à temps plein, donc fini les activités en complément d’un emploi. Mais surtout, ils n’auront plus le droit de facturer leurs services à des entreprises, mais seulement à des particuliers.
Ces petits entrepreneurs n’ont que jusqu’au 1er septembre pour se mettre en conformité : c’est-à-dire évoluer vers le régime fiscal normal, beaucoup moins avantageux, mettre la clé sous la porte, ou rejoindre l’économie souterraine.
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La contestation se poursuit
Les manifestations n’ont pas cessé depuis le jour du vote de la loi par les députés le 12 juillet. Plusieurs milliers de coursiers ont occupé le pont Marguerite et bloqué la circulation à plusieurs reprises. Des petits cortèges de quelques centaines de personnes ont bloqué le trafic en différents points de la capitale.
Le parti du Chien à deux queues (MKKP) et le parti Momentum ont été particulièrement actifs aux côtés des protestataires.
Le président de Momentum, Ferenc Gelencsér, souhaite convoquer une session parlementaire extraordinaire le 8 août pour tenter d’empêcher l’entrée en application de la loi KATA au 1er septembre et se dit prêt, en cas d’échec, à saisir la Cour constitutionnelle.
Lundi soir, un groupe de quelques centaines de manifestants a été empêché par la police de manifester devant devant le palais Sándor où se trouve la présidence de la République, situé dans le quartier du château à Buda.