La présidente hongroise s’oppose à la loi sur la délation des familles homosexuelles

Katalin Novák n’a pas promulgué le projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte qui rendrait légal le signalement anonyme aux autorités des familles homosexuelles.

La législation sur les plaintes, les signalements d’intérêt public et les règles relatives au signalement des abus adoptée par le Parlement le 11 avril, qui a été abondamment relayé et commenté dans les médias internationaux, va devoir repasser devant le parlement.

La présidente de la République, Katalin Novák, a décidé de ne pas promulguer cette législation censée renforcer la protection des lanceurs d’alerte, en conformité avec les règles européennes, mais qui pouvait être détournée à d’autres fins.

En effet, le texte législatif comportait une section contre la « propagande de genre » et la protection du « mode de vie hongrois ». Donc, en plus de faciliter le signalement anonyme de soupçons de corruption, selon les exigences de la Commission européenne, il permettrait le dépôt de plaintes contre ceux qui remettent en cause le « rôle constitutionnellement reconnu du mariage et de la famille ».

Or, la Loi fondamentale stipule que seules les relations construites autour d’un homme et d’une femme peuvent constituer une famille. Dès lors, ses détracteurs craignaient que la loi serve à dénoncer les couples de même sexe vivant avec un ou des enfants.

En Hongrie, une militante transgenre s’auto-dénonce aux autorités

Le ministre de la Chancellerie, Gergely Gulyás, s’est montré incapable d’expliquer l’intention du législateur, lors de sa conférence de presse du 20 avril, pointe HVG.hu.

En renvoyant le texte au Parlement pour réexamen, Katalin Novák a déclaré que la section correspondante « ne renforce pas, mais affaiblit la protection des valeurs contenues dans la Loi fondamentale » et ajoute que « ses outils sont discutables, car ils peuvent servir à accroître la méfiance entre les membres de la communauté. Il n’est pas toujours clair exactement quelle conduite pourrait être couverte par le chapitre, ni quelles seraient exactement les conséquences juridiques des signalements effectués ».

Le Parlement peut annuler le veto présidentiel avec une majorité simple, comme cela s’est produit à plusieurs reprises pendant le mandat du prédécesseur de Katalin Novák, János Áder. La balle est désormais dans le camp de la ministre de la Justice, Judit Varga.

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