La présidente hongroise Katalin Novák à Varsovie pour recoller les morceaux avec le PiS

La présidente de la République hongroise fraîchement intronisée a effectué son premier voyage international à Varsovie, où elle a condamné l’agression de Poutine contre l’Ukraine, espérant apaiser les tensions avec ses alliés du PiS.

Mardi, Katalin Novák s’est entretenue avec son homologue Andrzej Duda, la présidente de la Diète Elżbieta Witek et le premier ministre Mateusz Morawiecki. La guerre russo-ukrainienne, qui a enfoncé un coin dans les relations entre les nationaux-conservateurs du Fidesz et du PiS, a été au cœur des discussions.

Comme elle l’a fait sans ambiguïté lors de son discours d’investiture, Novák a réaffirmé que la Hongrie condamne l’agression de Poutine contre l’Ukraine. « Nous ne sommes pas neutres. Nous sommes du côté des victimes innocentes et du côté de la justice », a déclaré l’ex-ministre de la Famille samedi sur la place Kossuth lors de son investiture.

La question du boycott des énergies fossiles russes est la plus sensible, la Hongrie refusant toujours de voter le 6e paquet de sanctions européennes prévoyant le boycott progressif du pétrole russe. Le président Andrzej Duda espère convaincre Budapest de lever son veto, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse conjointe.

Recoller les morceaux

Le premier voyage de Katalin Novák indique que Budapest espère sauver sa relation spéciale avec Varsovie, son alliée dans le bras de fer qui l’oppose à la Commission européenne qui a déclenché des procédures d’infraction contre elles pour atteintes multiples à l’état de droit.

Au mois de mars, Duda s’était montré très critique du numéro d’équilibrisme hongrois, entre Moscou et ses alliés de l’UE et de l’Otan, estimant que « cette politique sera coûteuse pour la Hongrie, très coûteuse ».

Dans le journal de droite libérale Rzeczpospolita, Bogdan Góralczyk estime que le changement de ton à Budapest vis-à-vis du conflit russo-ukrainien n’est dû qu’au fait que « Viktor Orbán voit que son ancien grand allié Vladimir Poutine n’a pas gagné la guerre et qu’il a peu de chances de la gagner ».

« Ne soyons pas dupes », prévient-il. « La présidente a fait toute sa carrière grâce à Viktor Orbán […]. Alors si lors de sa prestation de serment elle s’est permise de critiquer Vladimir Poutine, il faut le lire simplement : elle a fait ce qu’Orbán ne voulait pas ou ne pouvait pas faire ».

Où sont allés les prédécesseurs de Novák ?

Le site indépendant Telex rappelle que les présidents hongrois qui l’ont précédé avaient choisi Vienne pour leur première visite officielle : László Sólyom en 2005, Pál Schmitt en 2010, János Áder en 2012. Avant eux, Árpád Göncz avait choisi les États-Unis (1990) et Ferenc Mádl Rome et la Vatican (1995).

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