Dix-sept pays européens ont décidé de se regrouper pour lutter contre les velléités protectionnistes de la France et de l’Allemagne. Varsovie se verrait bien endosser le rôle jusqu’ici dévolu à Londres comme principal avocat du marché libre et non faussé.
La Pologne a adressé mardi une lettre au président du Conseil européen Donald Tusk, dans laquelle elle exprime sa volonté de faire respecter les règles régissant le marché unique de l’Union européenne. Co-signée par les dirigeants de seize États membres de l’UE, la missive dénonce également les velléités protectionnistes du couple franco-allemand, lequel cherche depuis quelques années à adapter la législation de l’UE pour mieux lutter contre le dumping social.
« La Pologne cherche à coaliser depuis plusieurs mois les États favorables au marché commun », a confié à Rzeczpospolita le ministre polonais des Affaires européennes, Konrad Szymański. « C’est notre réponse au risque croissant de protectionnisme dans l’UE. Nous craignons également un déséquilibre politique sur les questions économiques après le Brexit », a-t-il également expliqué, en visant Paris et Berlin. Varsovie se verrait bien endosser le rôle jusqu’ici dévolu au Royaume-Uni de lutte contre l’approfondissement politique et social de la construction européenne.
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La Hongrie exclue de la coalition
L’initiative est soutenue par les alliés traditionnels de la Pologne – la République tchèque, la Slovaquie et les pays baltes – ainsi que les États traditionnellement favorables au marché non faussé : les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark, la Suède, l’Irlande, le Portugal, ainsi que la Finlande. Quant à la Hongrie, sa signature aurait été refusée par plusieurs membres de la coalition, selon des informations révélées par Rzeczpospolita.
Cette coalition redoute notamment une extension de la directive sur les travailleurs détachés au transport routier, actuellement en négociation entre les conseil et parlement européens. « Ce genre de directive pourrait conduire à la faillite de milliers de transporteurs routiers polonais », explique notamment Rzeczpospolita.
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