La Hongrie veut investir dans le futur terminal méthanier croate

La Hongrie est prête à acheter 25 % du capital du terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) prévu en mer Adriatique en 2021, a fait savoir le ministre croate de l’Énergie.

Tomislav Ćorić, le ministre croate de l’Énergie, en a fait l’annonce dimanche soir au journal télévisé : des négociations sont en cours entre Hongrois et Croates portant sur l’acquisition par la Hongrie d’un quart du capital du projet de terminal. Le ministère hongrois des Affaires étrangères a transmis une lettre d’intention à cet effet à Zagreb il y a plusieurs semaines, a précisé le ministre croate, et son homologue hongrois, Péter Szijjártó, ira le rencontrer vendredi à Dubrovnik.

La Croatie envisage de se doter d’un terminal flottant de gaz naturel liquéfié (GNL) pour un coût de 234 millions d’euros et qui est prévu pour 2021 au niveau de l’île de Krk, dans la mer Adriatique. Le gouvernement croate est censé contribuer à hauteur de 100 millions d’euros au projet répartis sur les années 2019-20, l’Union européenne a alloué une enveloppe de 101,4 millions d’euros et les compagnies gazières croates GNL Hrvatska, HEP et Plinarco paieront les 32,6 millions d’euros restants.

Le gouvernement croate a donné son feu vert à la fin du mois de janvier à ce projet vivement soutenu par la Commission européenne et qui doit assurer l’indépendance et la sécurité énergétiques de la Croatie et de ses voisins, comme le rappelle Le Courrier des Balkans. Ce média rapporte aussi que le projet de terminal, opaque et à la rentabilité incertaine, rencontre une forte opposition locale de la part de militants écologistes et d’habitants.

L’intérêt de la Hongrie pour des apports gaziers via le terminal croate a-t-il quelque chose à voir avec la visite du secrétaire d’État américain Mike Pompeo à Budapest en février ? C’est ce que je pense 444.hu, un média hongrois qui rappelle que les États-Unis ont encouragé la Hongrie à soutenir le projet de Krk pour réduire sa dépendance au gaz russe. Car il se trouve que le projet est vivement soutenu par l’administration de Donald Trump.

Outre ses aspects géopolitiques, Euronews rappelle que le background de ce projet est trouble et qu’il est lié – au moins de loin – à un énorme scandale de corruption. Robert Ježić, soutien historique du projet, est un témoin clé du procès pour corruption qui se déroule en ce moment à Zagreb. L’ancien Premier ministre croate Ivo Sanader y est accusé d’avoir touché un pot-de-vin de 10 millions d’euros de la part de la société d’énergie hongroise Mol, afin de faciliter sa prise de participation majoritaire dans la société énergétique croate INA, au début des années 2000.

Les « Trois Mers », le grand dessein géopolitique de la Pologne

×
You have free article(s) remaining. Subscribe for unlimited access.