La Hongrie, premier pays de l’UE à importer le vaccin russe

Le ministre hongrois des Affaires étrangères s’est déplacé à Moscou vendredi pour signer un accord portant sur la livraison d’importantes quantités du vaccin anti-Covid « Sputnik V ».

La course à la vaccination se poursuit. Péter Szijjártó, ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, s’est rendu à Moscou vendredi pour signer un accord portant sur la livraison de deux millions de doses du vaccin anti-Covid-19 de confection russe baptisé Sputnik V.  

Suffisantes pour vacciner un million de personnes, les livraisons se feront en trois étapes : 600 000 vaccins seront livrés à la Hongrie le premier mois, un million le second, puis 400 000 le troisième.

Frustré par la lenteur des décisions de la Commission européenne et par les retards de production annoncés par l’américano-allemand Pfizer/BioNTech puis le britannique AstraZeneca, Viktor Orbán, le chef du gouvernement, cherche des recours à Moscou et à Pékin. Cela contre l’avis de la Commission européenne qui souhaite coordonner les livraisons des différents États membres.

L’Agence européenne du médicament n’a pas encore examiné le vaccin russe. Jeudi, le chef de cabinet du Premier ministre a confirmé que le vaccin russe et le vaccin Oxford-AstraZeneca avaient reçu le feu vert des autorités sanitaires hongroises. Mais Sputnik V attend toujours l’approbation du Centre national de santé, a fait savoir Mátyás Szentiványi, chef de l’institut national pharmaceutique Ogyéi.

D’autres pays européens soumis aux même difficultés d’approvisionnement lorgnent sur l’option russe, et non des moindres, puisque Angela Merkel n’a pas fermé la porte à cette possibilité pour approvisionner l’Allemagne. Dans la Slovaquie voisine de la Hongrie, Andrej Danko, le chef du Parti national slovaque (SNS) pousse le gouvernement d’Igor Matovič à prendre contact avec Moscou.

Lors de l’émission Jó reggelt, Magyarország! diffusée par Kossuth Rádió vendredi matin, Viktor Orbán n’a pas été tendre avec l’Union européenne, qu’il tient pour responsable de la lenteur de la vaccination. « Nous devrions parler du fait qu’au Royaume-Uni, en Israël ou en Russie, plus de personnes ont été vaccinées et que le vaccin chinois a été administré à des millions de personnes, alors que chez nous, on observe toujours beaucoup de décès », a-t-il commenté, ajoutant que « si le vaccin n’arrive pas de Bruxelles, il viendra d’ailleurs ».  

« Si le vaccin n’arrive pas de Bruxelles, il viendra d’ailleurs » – Viktor Orbán.

Budapest mise également sur la Chine et a envoyé une équipe à Pékin pour faire avancer les discussions avec les autorités chinoises sur l’éventuelle livraison d’un million de doses du vaccin de l’entreprise publique chinoise Sinopharm. Ce vaccin est déjà administré dans la Serbie d’Aleksandar Vučić, que la crise sanitaire a grandement rapproché de Pékin.

À ce jour, près de 150 000 personnes ont été vaccinées en Hongrie, et 8 000 personnes ont reçu leur deuxième injection.

Image d’illustration : Mikhail Japaridze/TASS

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