Le gouvernement hongrois et la Commission européenne ont conclu un accord sur la modification de la loi hongroise sur les médias, ont annoncé mercredi, chacun de leur côté, Neelie Kroes et le secrétaire d’Etat hongrois aux communications Zoltan Kovacs.

Il y a ce qu’Orban dit…et ce qu’il fait. Ainsi, lundi, lors de la séance inaugurale de la session législative printanière, le premier ministre avait déclaré avec véhémence que, concernant la loi sur les médias, la Hongrie ne s’était pas laissée dicter sa conduite par l’Union européenne. On apprenait pourtant deux jours plus tard, par la commissaire en charge du dossier Neelie Kroes, que le gouvernement hongrois venait de s’engager formellement auprès de la Commission à amender son texte pour le mettre en conformité avec les normes européennes. La Hongrie a accepté d’amender trois aspects techniques de sa loi sur les médias : l’exigence d’une information équilibrée, l’enregistrement des organes de presse et le statut des radiodiffuseurs. [Hu-lala reviendra prochainement en détails sur les modifications opérées, ndlr].
Affaire classée ?
Tout n’est pas complètement terminé pour autant, a prévenu la Commission, car elle entend bien contrôler les modifications législatives opérées par le parlement hongrois, puis garder un œil sur leur mise en application. D’ailleurs, Neelie Kroes a annoncé dans la foulée la création d’un groupe de travail chargé d’examiner la question du pluralisme des médias en Europe. La Hongrie aura au moins eu le mérite de soulever ce débat.
Pour le parti socialiste hongrois (MSZP), qui avait fait de cette affaire son cheval de bataille contre la Fidesz, cela n’est pas suffisant. Il continue de réclamer le retrait complet du texte. Hier soir, les eurodéputés libéraux, socialistes, verts, et communistes s’interrogeaient sur la pertinence de voter leur résolution commune sur ce sujet, inscrite à l’ordre du jour de ce jeudi. Plusieurs d’entre eux – sur la ligne du MSZP – ont continué de réclamer le retrait total de cette loi, estimant que « le Conseil des médias n’est pas une autorité pluraliste ». Certes…mais elle est démocratique, puisque désignée par un vote du parlement.
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