Le ministre slovaque des Affaires Étrangères a affiché son « dégoût » pour l’écharpe de la « Grande Hongrie » portée par Viktor Orbán.
A l’heure où le révisionnisme historique a mené à la guerre sur le continent européen, brandir des symboles du nationalisme irrédentiste n’est sans doute pas raisonnable de la part d’un chef d’État de l’Union européenne. C’est pourtant ce qu’a fait Viktor Orbán, en portant une écharpe de supporteur de l’équipe de football hongroise ornée de la « Grande Hongrie » historique qui inclue des territoires des pays voisins.
A l’exception de la Serbie, tous les pays frontaliers de la Hongrie ont réagi, de l’Autriche à la Croatie en passant par l’Ukraine et la Roumanie. Mais la réaction la plus notable est venue de Slovaquie, qui abrite une communauté magyarophone représentant presque 10 % de sa population.
Le ministre slovaque des Affaires Étrangères, Ratislav Káčer, a tenu à afficher son « dégoût » pour le symbole envoyé par le dirigeant hongrois. Dans un post facebook, il dénonce les attaques qu’il subit de la part de la presse pro-Fidesz en Hongrie, la « désinformation », « les insultes dégoûtantes », « les aboiements puérils et vaniteux de fonctionnaires subalternes, prouvant leur loyauté envers le leader ».
« Nous avons 1000 ans d’histoire commune. Elle nous a définis et façonnés ensemble. Mon arrière-grand-mère avait l’habitude de me dire « tu sais Rastík, je suis slovaque, mais j’ai toujours été une fière magyare ». Les Hongrois de Slovaquie sont chez eux ici et ont leur place ici comme tous les autres citoyens. Nos citoyens. Mais ce qui n’a pas sa place dans nos relations, c’est l’irrédentisme et le révisionnisme. Des sentiments dont nous avons vu les conséquences en 1939 et aujourd’hui en Ukraine sous l’agression russe ».