La diplomatie hongroise verrait bien Trump en Prix Nobel de la paix

Le ministre hongrois des Affaires étrangères a fait le déplacement à Washington à l’occasion de la signature des « accords d’Abraham » portant sur le Moyen-Orient.

Avec ses positions pro-turc et pro-russe, la diplomatie hongroise a désormais l’habitude de faire cavalier seul au sein de l’Union européenne. Ce fut une nouvelle fois le cas hier, mardi 15 septembre, à la Maison-Blanche. Péter Szijjártó, le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, a en effet été le seul représentant d’un pays membre de l’Union européenne à assister à la cérémonie à l’issue de laquelle Israël a établi des relations diplomatiques avec deux pays du Moyen-Orient : les Émirats Arabes Unis et Bahreïn. La signature de ces accords signifient pour ces deux pays la reconnaissance de l’existence d’Israël, ce que seules l’Égypte et la Jordanie avaient fait jusque-là, en 1979 et 1994, explique l’AFP.

Le maître de cérémonie, Donald Trump, s’est réjoui de ce qu’« après des décennies de divisions et de conflits, nous sommes témoins de l’aube d’un nouveau Moyen-Orient ». L’Union européenne et ses membres sont moins enthousiastes, car ce plan à l’initiative de Donald Trump a été mené sans considérations multilatérales et surtout sans impliquer la partie palestinienne, pour qui cela représente « un coup de poignard dans le dos ».

Lors de son voyage dans la capitale fédérale, Péter Szijjártó s’est entretenu avec Jared Kushner, le gendre du président, qui passe pour être l’artisan de ce plan diplomatique, qu’il a assuré du soutien hongrois. Il a également eu des entretiens avec le secrétaire d’État Mike Pompeo, le chef de cabinet du président Mark Meadows et le conseiller à la sécurité nationale Robert C. O’Brien.

Fehér Ház II.Egyeztetés Mike Pompeo amerikai külügyminiszterrel ?????

Publiée par Szijjártó Péter sur Mardi 15 septembre 2020
Les élections US en vue

Le chef de la diplomatie hongroise s’est exclamé sur facebook que « Donald Trump mériterait d’être récompensé pour ses efforts par le prix Nobel de la paix ». Par sa présence, il a confirmé l’alignement total de Budapest avec l’axe Washington-Tel Aviv et la proximité entretenue par Viktor Orbán avec Donald Trump et Benyamin Nétanyahou. L’initiative états-unienne au Moyen-Orient étant perçue comme la création d’une alliance de pays arabes hostile à l’Iran, la Hongrie prend ainsi le risque de se mettre à dos ce grand pays avec lequel elle entretenait pourtant de bonnes relations.

A quelques semaines des élections présidentielles aux États-Unis, le gouvernement hongrois affiche ainsi – et surtout – son soutien au président sortant Trump, qu’il espère ardemment voir conserver son poste. Pour rappel, Viktor Orbán avait été le seul dirigeant européen à prendre fait et cause pour le candidat républicain contre la démocrate Hillary Clinton. Il y a quelques jours, il a réitéré, expliquant que « ce qu’il représente est bon pour l’Europe centrale » et que « le président américain est particulièrement proche, on pourrait presque dire amicalement, de tous les dirigeants d’Europe centrale ».

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