Jeudi, l’Assemblée nationale a élu, sans surprise, Katalin Novák, une fidèle de Viktor Orbán, à la présidence de la République. Elle succède pour cinq ans à János Áder.

Une fidèle remplace un fidèle du premier ministre Viktor Orbán. Jeudi, Katalin Novák a prêté serment devant l’Assemblée nationale hongroise qui l’a élue au plus haut poste de l’État, avec le soutien de 137 des 199 députés.
La nouvelle présidente du pays prendra ses fonctions au mois de mai après les élections législatives du 3 avril, pour une durée de cinq ans, renouvelable une fois.
« En tant que présidente, je veux être une femme de paix », a écrit Katalin Novák sur Facebook, avant même le résultat du vote, reprenant le message asséné par le Viktor Orbán depuis le début de la guerre en Ukraine. Ce dernier estime que « la gauche est du côté de la guerre ». Elle a cité Mère Teresa – « La paix commence par un sourire » – et conclue son discours ainsi : « Que règnent la paix, la liberté et la compréhension ».
Katalin Novák devient ainsi la première femme présidente de Hongrie. Avant elle, la plus haute fonction occupée par une femme avait été la présidence du parlement, par la socialiste Katalin Szili de 2002 à 2009.
L’économiste Péter Róna, candidat désigné par l’opposition unie, qui a récolté 51 suffrages, a félicité sa concurrente. Avant le vote, il a délivré un discours très critique du gouvernement Fidesz, dénonçant tour à tour la corruption, les atteintes au droit de grève des enseignants, le harcèlement par les autorités de l’œuvre de charité du pasteur Gábor Iványi, et les inégalités sociales.
« Alors que trois-quarts des Hongrois vivent en dessous du seuil de pauvreté défini par l’Union européenne, d’autres passent leurs vacances sur des yachts à plusieurs milliards de dollars avec des filles de joie », a notamment déclaré Péter Róna.
Katalin Novák, ministre de la Famille emblématique de la politique conservatrice du Fidesz, avait été désignée comme la candidate de la majorité Fidesz-KDNP par Viktor Orbán, quelques jours avant Noël.
Dans une interview avec Le Courrier d’Europe centrale en 2020, la ministre de la Famille expliquait que la Chrétienté « c’est un mode de vie et ce sont des valeurs à défendre. La plupart des Hongrois ne veulent pas changer cela, c’est la raison pour laquelle, selon moi, la plupart des gens soutiennent [le Fidesz] ».
Lire notre traduction de l’article de Vanessza Juhász, journaliste à Mérce Katalin Novák, future présidente, et le système patriarcal en Hongrie