A la veille du colloque « Nouveaux médias, Nouveaux publics » à l’Institut français de Budapest, les 6 et 7 décembre 2013, nous nous sommes pris au jeu des questions réponses avec l’une des intervenantes de la table ronde « Nouveaux supports, narration transmédia », (samedi 7, 14h). Elisabeth Rull, photojournaliste française, s’est lancée dans la mise en ouvre d’un projet transmédia « Les Mémoires Courtes » /« Hiányos emlékirat », plongeant dans l’histoire de son père hongrois, dont elle ignorait le parcours épineux dans la Hongrie communiste. Une quête personnelle, devenue découverte d’un pays et d’une famille, qui se transforme vite en véritable jeu de piste journalistico-historique…
Comment t’es venue cette idée de te lancer dans un webdoc sur l’histoire de ton père ?
Comme souvent avec ce genre d’aventure, l’élément déclencheur est une perte. Pour moi, c’est le décès de mon père qui m’a emmenée sur ce projet… Mon père ne m’avait jamais parlé de la Hongrie, de sa vie en Hongrie. C’était un homme qui parlait peu, et encore moins de son passé. Je me souviens, quand j’étais enfant, dans notre appartement parisien, il était à la fois extrêmement attaché à la Hongrie (il correspondait régulièrement avec sa belle mère à Mosonmagyaróvár, Lili, aujourd’hui décédée, et il participait à des rencontres culturelles hongroises à Paris), et à la fois secret sur son histoire. La seule chose que ma mère et moi savions c’est qu’à cause du régime communiste il avait dû fuir son pays, à pied, clandestinement, en 1949, et recommencer ses études et sa vie, en Autriche puis en France. Mais rien de plus, tout le reste était comme un tabou. Il ne m’a d’ailleurs jamais appris le hongrois.
C’est donc après son décès, lorsque j’ai du vider l’appartement familial parisien, que j’ai découvert dans son bureau ses documents personnels : ils étaient là, pas particulièrement cachés, dans une boite : des papiers d’identité et des vieilles photos en noir et blanc. A l’époque, mon fils venait d’avoir deux ans et je me suis enfin décidée à venir « enquêter » sur ses traces, dans son pays natal. En arrivant à Budapest, j’ai d’abord rencontré ma famille hongroise et je me suis rendu compte, en les montrant à une de mes cousine, que les papiers en question étaient en fait des faux papiers, c’était son visage, sa photo, sous plusieurs noms différents. C’est là que tout à commencé !
Ma cousine Nora m’a donc conseillé de demander à consulter les dossiers de l’ancienne police secrète communiste, à l’ABTL, et c’est là que d’une recherche personnelle est née la volonté de raconter son histoire au grand public ! Mon métier et mon parcours personnel m’ont fourni ensuite les outils et l’envie de faire de cette recherche personnelle un récit transmédia, comme s’il me fallait, pour contrecarrer des années de non-dit et de silence sur le passé, raconter haut et fort son histoire ! Je suis photojournaliste depuis environ une dizaine d’années et j’avais fait bien avant cela des études universitaires de recherche en biologie. Les deux combinés, la recherche, ses méthodologies, et le photojournalisme, tout était là pour qu’après avoir passé dix ans à raconter en images les histoires des autres, je ressente le besoin de raconter celle de mon père, de ma famille, et à travers elle, celle de ce pan de l’Histoire, puisque je me suis vite rendue compte aussi que l’histoire de mon père et de mes aïeux était intimement liée à l’Histoire de la Hongrie, de l’Europe de la Guerre Froide.
Mon besoin de raconter une histoire personnelle, individuelle, rejoignait mon envie de raconter à travers ce parcours, l’Histoire d’un pays. La « petite » histoire rejoignait la « Grande Histoire ».
Fouiller dans le passé, cela a été perçu comment par les personnes rencontrées lors des recherches ?
Les premières personnes concernées par ces recherches furent les membres de ma famille en Hongrie. Mon père avait une belle-mère, un demi-frère et une demi-sœur en Hongrie et j’ai donc un oncle, une tante et des cousins et cousines ici, et même si nous connaissions nos existences réciproques, nous avons grandi « en parallèle », et, si ce n’est les courriers et coups de fil (en hongrois) de mon père et les colis envoyés, nous ne nous connaissions pas. J’ai donc très vite été préoccupée par la façon dont ils ressentiraient ma démarche, visant à creuser le passé mais aussi de le raconter ! Assez rapidement, mes craintes ont été dissipées et ils m’ont tous beaucoup aidé et raconté ce qu’ils savaient (peu de choses en fait), leurs souvenirs pour les plus âgés…
J’ai filmé et photographié l’ensemble de ces discussions et rencontres, les échanges, les réactions à chaud en découvrant les papiers, la découverte des objets et des lieux du passé…
J’ai à cette phase travaillé avec la photojournaliste Hélène Bienvenu car ne parlant pas hongrois, je n’aurais pas pu faire ce travail de fond seule. Sa connaissance de la Hongrie et de la langue nous ont permis de démêler les fils de l’Histoire !
Et du côté des passionnés d’Histoire, qu’ils soient amateurs, ou professionnels, des institutions hongroises, nous avons senti beaucoup d’intérêt pour le projet ! L’ABTL, en premier lieu, accompli un travail colossal pour rassembler le « dossier » de mon père (à ses différents noms !) et de mon grand père. Soit un an de recherche pour un dossier de plus de mille pages en hongrois ! Mais une fois ce travail accompli, ils ont été très intéressés par le contenu des archives et le projet de documentaire transmédia ! Nous avons pu réaliser, avec l’aide du studio 4Cut Digitalis Muhely des entretiens filmés passionnants à l’ABTL avec responsables, historiens et archivistes.
On ne peut pas dire que ma démarche ait été mal perçue, au contraire. Une seule fois un témoin m’a assuré qu’il n’était pas bon de fouiller dans le passé, je pense que c’était quelqu’un qui n’avait pas envie de regarder son propre passé… indépendamment de l’histoire de mon père et de ma famille.
Etant donné la proximité que tu nourris avec les personnages principaux du documentaire, comment se passe l’écriture du webdocumentaire ? Le processus a-t-il été libérateur pour toi ?
Les personnages principaux du documentaire sont en effet en partie ma famille, des témoins qui ont connu mon père à différents moments de sa vie, mais aussi des experts, historiens, archivistes… Une fois passée la phase de la recherche, l’attente des documents d’archives, il a fallu écrire plus en détails la narration du documentaire et du webdocumentaire et effectivement, afin de dépasser la dimension intime du sujet et de prendre le recul nécessaire, j’ai fait appel à une journaliste française qui se trouve être aussi une amie de longue date, Nadia Berg. Elle connaissait le projet, mon histoire, mais avait le recul nécessaire. Nous avons donc co-écrit le récit filmique du film documentaire, et travaillons ensemble sur la narration non linéaire du webdocumentaire
Quant à l’aspect libérateur de la démarche, il est indéniable et pas que pour moi ! Même si ce n’est pas toujours confortable ni serein, c’est un équilibre à long terme, surtout sur le plan de l’identité, et de la notion familiale. Quand on s’intéresse un peu aux liens qui existent entre nos aïeux, leur histoire, leurs actions et nos vies personnelles, ce type de démarche, basée sur la libération de la parole et l’éclaircissement des non-dits, est forcement bénéfique… Et là je vais reprendre une phrase que j’ai souvent dit à des proches en leur parlant du projet, « pour faire le deuil d’un père il faut le connaitre, et moi, je ne connaissais pas l’homme qu’était mon père ».
Comment as-tu débrouillé les pistes ? Consulter les archives officielles de la Hongrie communiste, est-ce comme dans » La vie des autres” ? Il y a-t-il eu des coups de théâtre ?
Au début tout est parti de la découverte de ces fameux documents à Paris, suivi d’un premier voyage à Budapest. Ensuite, j’ai déposé une demande de consultation des « dossiers » de mon père (aux différents noms) et de mon grand père, à l’ABTL. Entre temps (l’attente a donc duré un an), j’ai commencé à essayer de créer un réseau autour de mes recherches et de mon projet. En fait, dans cette histoire, c’est comme une pelote, ou une boîte de Pandore : j’ai une question, je rencontre un témoin qui me donne une réponse qui elle même ouvre la porte à dix nouvelles questions, et ainsi de suite, à chaque fois c’est un « coup de théâtre », oui… Aujourd’hui les choses sont stabilisées, mais il y a eu un moment ou cette accélération de questions/réponses/questions était assez vertigineuse ! Parmi les personnes rencontrées, il y a eu la journaliste Hélène Bienvenu, par qui j’ai rencontré Balázs Ablonczy de l’Institut Hongrois de Paris, qui m’a ensuite fait rencontré l’historien Gergely Fejérdy qui est devenu l’historien du projet… qui lui-même a beaucoup aidé à ce que les recherches d’archives aboutissent ! Et nous sommes également en lien avec l’institut français à Budapest.
Du fait de la période concernée par les recherches (les années 50), certains témoins sont âgés et certains sont même décédés aujourd’hui, avant ou après que nous ayons pu parler avec eux de mes recherches. La consultation des archives de l’ABTL est assez simple. On dépose une demande en tant que membre de la famille (il faut que la personne soit décédée) et quand les dossiers concernés sont rassemblés, vous êtes autorisés à les consulter. Ensuite, vous pouvez, en tant que particuliers, repartir avec une copie des dossiers. Ce moment là a été pour moi quelque chose d’extrêmement émouvant !
As-tu lu des livres ou regardé des films pour te plonger dans cette période de l’histoire ?
Oui, depuis 2010, j’ai d’abord cherché à me documenter sur la Hongrie, son Histoire, que ce soit à travers des ouvrages historiques, qu’au travers de romans. L’œuvre d’Imre Kertész m’a beaucoup accompagnée, celle de Péter Esterházy aussi, surtout son livre «Revu et corrigé », que j’ai lu alors que j’attendais le rendu des archives. Dans cet ouvrage, il relate de façon « chirurgicale » son rapport aux archives et aux faits et geste de son père. L’auteur retrace bien les angoisses qu’on peut ressentir à découvrir le passé familial… Je peux citer aussi « Mémoires de Hongrie » de Sandor Marai, « Les disparus » de Mendelson, « J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir » de Christine Aronthy…
Côté films, le premier que j’ai vu sur le sujet est en fait un documentaire réalisé par Réka Pigniczky, « Journey Home », qui retraçait son voyage en Hongrie sur la piste de son père qui fut un combattant de la révolution de 1956 lui. Puis, des fictions, bien sûr, comme « l’affaire Farewell » de Christian Carion, « La Taupe », de Tomas Alfredson…
Tu as choisi une approche transmédia pour traiter ce qui est a la fois une histoire très personnelle et un sujet d’histoire. Peut-on en savoir plus ?
Oui, en effet, et cela vient aussi de mon parcours en tant que photojournaliste. Je suis sensible depuis plusieurs années au webdocumentaire et au transmédia, pour ce qui des approches documentaires d’un sujet. J’ai réalisé en 2009 au sein d’un collectif multimédia français « TheWomps », un webdocumentaire sur les transformations urbaines et sociales d’un quartier de Lyon : « Duchoramas, chroniques d’un quartier en mutation ». Ca a été un déclic pour moi sur les possibilités narratives du webdocumentaire, et du transmédia au sens large. C’est ce dont traitera d’ailleurs le colloque « Nouveaux Médias, Nouveaux Publics » et la table ronde dans laquelle je présenterai mon projet.
Le transmédia raconte une histoire sur des plateformes différentes. C’est le même univers narratif, mais, selon les écrans (télévision, web, smartphone, etc…), on peut développer des aspects et des angles différents de la narration, impliquer différemment le spectateur, l’internaute dans l’histoire et l’Histoire. Selon le support, on peut-être dans une narration linéaire (le documentaire audiovisuel) ou non-linéaire et interactive (le webdocumentaire), creuser une thématique ou une autre (l’Histoire, la généalogie, voire la psychogénéalogie, les secrets de famille, etc…) par exemple via une exposition interactive.
Nous avons prévu quatre développements : le film documentaire, le webdocumentaire, une exposition, et un livre. Le film documentaire sera une quête, un roadmovie documentaire sur la piste de l’histoire de mon père et de l’Histoire entre France et Hongrie. Le webdocumentaire sera une plongée interactive dans les arcanes de l’Histoire de la Guerre Froide, mais aussi de la psychogénéalogie, et des secrets de famille. L’exposition donnera accès aux objets et courriers, lettres et documents, mais aussi à des contenus multimédia. Le livre quant à lui, est plus un récit intime, un dialogue père-fille fantasmé entre passé et présent. Il n’est pas exclu que nous soyons amenés à travailler aussi un jour sur un projet de fiction…
Tu as fait appel à un historien, Gergely Fejérdy, professeur à l’Université Pázmány Péter. De peur de te perdre dans la complexité de l’histoire hongroise ?
Oui. Gergely Fejérdy a rejoint l’équipe très rapidement. La première fois que nous nous sommes vus lui, Hélène et moi à Budapest, je lui ai montré les documents, c’était comme s’il faisait le puzzle sous nos yeux, disposant les papiers dans un ordre, puis un autre, émettant une théorie, puis une autre sur l’explication de tel ou tel papier. C’était impressionnant ! J’ai su à ce moment là que, s’il l’acceptait le défi, il serait un membre clé de l’équipe. En tant que spécialiste des relations franco-hongroises dans les années cinquante, il est exactement dans le sujet ! De plus il parle un français impeccable. Il nous a ensuite aidé dans l’obtention des archives de l’ABTL et m’a accompagné dans leur retrait et leur consultation. En effet, ces mille pages d’archives sont en hongrois, donc incompréhensible pour moi ! Grâce à lui et à la synthèse qu’il a sur faire de leur contenu, j’ai pu accéder au passé familial, mais aussi et surtout, avec une contextualisation historique précise et rigoureuse de cette période complexe. Et puis, il a la passion de cette histoire particulière et de la Grande Histoire qui va avec ! Il a ainsi rencontré des membres de ma famille, des témoins et travailler sur le terrain avec lui est un moment scientifique et journalistique précieux ! Gergely sera aussi un des intervenants du film documentaire.
Au stade où tu en es, que sais-tu de la vie hongroise de ton père ? Quelques révélations à nous faire ?
J’en sais aujourd’hui beaucoup. Je comprends mieux ses choix, son parcours et le caractère qui était le sien en tant que père. Oui, il y a eu des vraies révélations, et c’est ce qui sera le cœur de l’histoire du film documentaire ! Mais ce qui est important aussi pour moi, tout autant que le projet en lui-même, c’est les liens que cette démarche m’a permit de créer, de recréer, avec ma famille hongroise et avec la Hongrie. C’est aussi de cela dont parlent « Les Mémoires Courtes ». D’ailleurs, ce titre a pour origine le fait que je n’ai que peu de souvenirs de mon enfance, que mon père n’a jamais transmis sa mémoire personnelle, familiale, lui qui était si passionné de la mémoire historique. De plus, il est décédé après une longue maladie et une perte de la mémoire apparentée à un Alzheimer. Ce sont toutes ces Mémoires que je cherche à restaurer à travers ce projet.
Voici un texte que j’avais écris au début de mes recherches :
« Il aura fallu sa mort pour que s’ouvre à moi la porte intime et inconsciente de la mémoire du passé. De mon passé, mon enfance ; de son passé, son histoire, et, à travers elle, celle de la famille et celle de son pays, la Hongrie. Mon père, être à la fois taciturne et tendre, omniprésent et effacé. Ma mémoire de lui est floue, tronquée, biaisée. Sa fin fut pour moi un début. Jamais ma curiosité n’avait été assez forte, toujours de son vivant sa volonté a été respectée, son silence, le tabou. Sa vie entière consacrée à l’intelligence, placée sous le signe de la mémoire, du contrôle de la mémoire, de sa mémoire, de son passé. Sa vieillesse, placée sous le signe de l’oubli et de la dépendance. Mon enfance entière occultée de ma mémoire. Le silence des générations, les histoires tues, celles qu’on devine, parfois, la condition d’une perte nécessaire pour s’autoriser la quête. L’absence comme ultime permission. Transgression à posteriori. Explorer la mémoire, le passé, le reconstituer le puzzle. Interroger le passé pour survivre au présent. »
Comment va se dérouler la suite des recherches ? Quand penses-tu aboutir ?
En ce moment nous sommes en train, à fois de faire des recherches dans des archives administratives en France et en parallèle de lancer le développement du projet.
En ce qui concerne les recherches en France, cela se passe dans différentes structures dont les archives nous permettent d’étayer les témoignages retrouvés en Hongrie car ses activités à l’époque sont à cheval entre les deux pays : les Affaires Etrangères, l’Intérieur et la Défense, avec certains documents classés, ce qui complique les recherches. J’avais déjà il y a quels temps pu consulter son dossier de réfugié politique à l’OFPRA. Il nous reste aussi des recherches à faire en Autriche, pays par lequel mon père est passé, et même si beaucoup d’archives se trouvent en France, il y aura des recherches et une partie du tournage là bas.
Pour le développement du projet, j’ai signé à l’automne avec la société de production française du film documentaire : ADR-Productions et nous venons de finaliser le récit filmique. On peut dire qu’avec cette étape, on passe concrètement du stade de projet, avec son lot de recherches, repérages, etc… à celui de mise en œuvre. En effet, on va pouvoir commencer à chercher les financements, les diffuseurs, en France dans un premier temps, puis en Hongrie, avec aussi les accords de coproductions et les dépôts de dossiers dans les deux pays. Des liens existent déjà avec des structures en Hongrie (avec 4CutDigitalisMuhely et Iamnewhere). Nous espérons tourner en 2014, en Hongrie, en Autriche et en France, avec une équipe franco-hongroise !
Enfin, la question qui fâche, comment finances-tu cette entreprise ?
Au tout début, il a eu l’aide de la Région Rhône Alpes, avec une aide à l’écriture « Nouveaux Médias », qui m’a permis de me lancer, à la fois dans l’écriture, mais aussi dans les recherches. Cela m’a aussi permis de constituer un réseau, de participer à des rencontres professionnelles, à des festivals.
Mais clairement le projet est très auto-produit pour l’instant, c’est-à-dire que j’ai financé beaucoup de voyages en Hongrie. Cette première phase de recherche a aussi été rendu possible par l’implication des membres de l’équipe, Hélène, Gergely, Nadia, mais aussi ma graphiste Gaëlle et ma professeure de hongrois Béatrice (oui, j’essaie d’apprivoiser tout doucement le hongrois !), qui a aussi effectué les premières traductions des premiers écrits sur le sujet ! Beaucoup de personnes se sont impliqués à un moment ou à un autre et parfois, de petits coups de pouce m’ont permis de faire de grandes avancées : Jean-Pierre Frommer, des Mardis Hongrois de Paris, m’a par exemple traduit la toute première lettre retrouvée dans le bureau de mon père (une lettre de 1956 avec des mots de mon grand-père pour mon père, alors qu’il avait déjà fuit le pays). C’était pour moi un des premiers accès à la mémoire familiale ! La liste est longue de toutes celles et ceux qui, d’ores et déjà, en France ou en Hongrie, par leurs témoignages ou leur aide, ont fait avancer le projet. Je ne peux malheureusement tous les citer mais je les remercie infiniment (ils se reconnaitront !)
Le fait de travailler maintenant avec la société de production ADR-Prod va permettre de commencer la recherche de financements, avec les réseaux classiques : diffuseurs, coproduction, CNC, commissions cinématographiques, aides régionales, et pourquoi pas fondations ou mécénat, en France et en Hongrie ! Avec nos deux structures partenaires en Hongrie, nous allons d’ailleurs déposer un dossier à Film Alap (le CNC hongrois). Le recours au crowdfunding, n’est pas non plus exclu…