Hulala, chien de garde de George Soros ?

Nous venons d’apprendre que Hulala a fait aujourd’hui l’objet d’une caricature nous dépeignant comme des agents du milliardaire hongro-américain George Soros. L’occasion ici de tordre le coup à certaines allégations malfaisantes.

On ne va pas le cacher, la caricature du jour du site 888.hu nous a faits beaucoup rire. L’objet, un dessin dans lequel Hulala est représenté – avantageusement – aux côtés de médias bien établis tels que Le Monde, Le Devoir et France 24, sous les traits du milliardaire hongro-américain George Soros. Nous serions ainsi un des maillons du « système d’alerte libéral de gauche », pour avoir relayé le message de l’association des journalistes hongrois dénonçant le « listage » de « journalistes ennemis de la nation » réalisé par le même site d’information, 888.hu. L’auteure du dessin officie chaque jour pour ce média pro-Fidesz, en multipliant les illustrations (souvent plagiées) contre les Musulmans, les médias et responsables politiques « ballib » (de gauche libérale) et les « Soros-boys ». Bref, tout ce qu’exècre le gouvernement hongrois et contre lequel il mène bataille, à la manière de Don Quichotte contre ses moulins imaginaires.

Il y a quelques mois, nous avions déjà été distingués par le très inspiré István Lovas, un journaliste qui a officié dans plusieurs médias de droite, de Mandiner au Magyar Nemzet. Celui-ci avait jugé utile de brocarder Hulala comme un « média qui vomit quotidiennement sur la majorité des Hongrois ». Notre principale faute : là encore, relayer trop souvent à ses yeux les opinions « minoritaires » en Hongrie, comme si la démocratie devait être la dictature du plus grand nombre contre les autres. Il avait très aimablement invité, en cas de « révolution colorée », les manifestants pro-Fidesz « à ne pas nous en coller une », tout en accompagnant ses mots d’un portrait (un peu étrange) de notre rédacteur-en-chef.

Même si nous avons ri ce matin, en raison du caractère grotesque de la caricature, nous nous sommes aussi posés pas mal de questions sur l’hystérie collective qu’entretiennent depuis quelques années les partisans de Viktor Orbán à l’encontre de tous ceux qui refusent la vision du monde réactionnaire portée par le Premier ministre hongrois. Nous essayons simplement de documenter depuis presque dix ans, avec le maximum de rigueur, la réalité politique et sociale de la Hongrie contemporaine, sans se muer en donneurs de leçons ni redresseurs de torts. Si nous pointons régulièrement les dérives et les dérapages du pouvoir, nous le faisons en pleine conscience de notre responsabilité de contre-pouvoir, et jamais « en tant que » agents étrangers et extérieurs à la société hongroise.

Pour que les choses soient dites une bonne fois pour toutes, Hulala n’a jamais touché la moindre subvention publique ou privée, ni le moindre fillér, pengő, forint, euro…, de quiconque, hormis nos lecteurs. Et si cela venait à changer, notre lectorat en serait le premier informé. A l’heure actuelle, les membres de l’équipe de rédaction travaillent encore bénévolement, le temps que notre modèle d’abonnements trouve son seuil de rentabilité.

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