Pour le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, la démocratie libérale a échoué. Il affirme être en train de « construire un état illibéral ». Une semaine après son discours, ni l’AFP ni aucun média francophone (à de très rares exceptions près, voir ci-dessous) n’ont encore jugé opportun de relayer cette information qui suscite pourtant un grand émoi en Hongrie et dans la presse internationale !

Trois mois après sa large réélection, le Premier ministre conservateur et nationaliste a dressé une feuille de route qui suscite les plus vives inquiétudes en Hongrie. C’était samedi, lors d’un discours prononcé à Băile Tuşnad en Roumanie (Tusnádfürdő, en hongrois), une région à forte majorité magyarophone qui symbolise pour le nationalisme hongrois ce que représente le Kosovo pour le nationalisme serbe. M. Orbán a une nouvelle fois réitéré son constat : la crise financière et économique de 2008 a sonné le glas des démocraties libérales ouest-européennes, inaptes à défendre l’intérêt national : « l’État libéral a échoué à protéger les biens de la communauté, à protéger la nation et les familles de l’esclavage de la dette. […] En nous affranchissant des dogmes et des idéologies qui ont cours en Europe occidentale, nous allons essayer de trouver un système qui puisse nous rendre compétitifs dans la grande course mondiale ».
Ce n’est pas la première fois que Viktor Orbán prend ses distances avec l’Ouest et beaucoup de voix s’élèvent pour dénoncer une forme de néo-féodalisme, où seule compte la loyauté au régime. Mais il est allé cette fois plus loin qu’il n’avait jamais été, égrenant le concept de « démocratie illibérale » et citant en exemples des pays qui « réussissent » : Singapour, l’Inde, la Turquie, la Chine et la Russie.
« La nation hongroise n’est pas une simple addition de personnes, mais une communauté qui doit être organisée, renforcée et construite, a-t-il argumenté. En ce sens, le nouvel État que nous construisons en Hongrie est illibéral », ajoutant toutefois que « [cet État] ne nie pas les valeurs fondamentales du libéralisme telles que la liberté, mais n’en fait pas son élément de base ».
« Orbán a viré à l’extrême-droite »
Dans une Hongrie ultra-polarisée entre gauche et droite, les réactions sont virulentes, et les interprétations vont bon train : qu’entend le Premier ministre par « État illibéral », s’interroge-t-on ? S’agit-il du concept développé par le journaliste Fareed Zakaria en 1997 dans la revue Foreign Affairs, un régime hybride dans lequel l’état de Droit qui garantit les libertés individuelles s’efface devant l’intérêt national et dont le seul attribut démocratique est l’organisation d’élections ? Les partis d’opposition de gauche sont unanimes : ce n’est pas la fin de la démocratie libérale que veut Viktor Orbán, mais la fin de la démocratie elle-même. Le petit parti Együtt-PM constate une « poutinisation de la Hongrie ». « Orbán a renié tout ce pour quoi il est entré en politique », a déclaré Gábor Fodor, le président du Parti libéral. Ce membre fondateur du parti Fidesz fut un des compagnons de route de la première heure du jeune et progressiste Viktor, lorsqu’il réclamait le départ des Russes et la démocratie. Pour le philosophe G.M. Tamás, cité par le site d’actualités Origo : « le Premier ministre a viré à l’extrême-droite […] et a clairement rompu avec la démocratie libérale, la constitutionnalité et les droits fondamentaux. Mais ce qui est encore plus effrayant, c’est que les droits humains sont devenus pour lui obsolètes ».
Dans le même article, des analystes politiques estiment toutefois que la gauche sur-interprète volontairement les propos du Premier ministre. « Viktor Orbán ne veut pas une dictature », assure Balazs Böcskei, analyste politique à l’« Institut pour une démocratie alternative » (IDEA). M. Ágoston Sámuel Mráz, directeur de l’institut Nézőpont, considère que Viktor Orbán ne projette pas de restreindre les libertés, mais de remettre en cause un libéralisme qui n’avait existé depuis le changement de régime qu’en théorie pour justifier la domination des forts sur les faibles. Quoi qu’il en soit, les choses se précipitent en Hongrie et personne n’est en capacité de freiner les ambitions de l’homme fort : aucune voix discordante ne se fait entendre au sein de son parti le Fidesz ; l’opposition de gauche est à la fois divisée et impopulaire. Le parti d’extrême-droite Jobbik qui pèse 20% de l’électorat a, lui, largement approuvé le discours du Premier ministre. « Il se pourrait que notre heure vienne », a conclut M. Orbán, samedi.
Ci-dessous, le discours de M. Orban en vidéo et en hongrois. Une traduction en anglais est disponible sur le site Budapest Beacon.
Depuis que je connais M.Orban je me suis fait á son egard une idée tres precise…c’est un chien qui abboie….mais il faut tout de meme pas baisser la garde vis á vis d’un etat, la Hongrie, qui á mon avis n’est plu un etat europeen depuis la promulgation de la nouvelle constitution. J’arrive des fois meme á penser que la Hongrie est une nouvelle Espagne ou se joue le destin de la democratie en Europe mais á la fin je me rends compte que je pousse un peu trop loins mon immagination, La Hongrie de M.Orban c’est un juste petit pays, pauvre, veillissant, sans ressources naturelles, dependant de l’etranger, vidé de plus en plus de sa population active et definitivement installé á la banlieu de l’Europe. La Hongrie moderne issue de Trianon n’a pas d’avenir et son agonie me parait irreversible. J’espere que l’Union Europeenne et les occidentaux qui soutient la democratie et les droits de l’homme seront capable de la racheter…Pour la Hongire c’est sa derniere chance ….
Viktor Orbán je le nommerais ni nationliste ni populiste mais plutôt un patriote.
si defendre son pays , ne pas etre le caniche des socialo demoacrato liberalo americano je ne sais plus comment appeler cette internationale de l argent , des forts , des repus alors vive la democratie despotique ( sic )
avec hu lala , j ai l impression de lire le monde ou le new york times …
triste journal
Question : comment etes vous finances ?
Szakállas Hunor…sans doute un patriote eduque’ chez le communistes de l`est et qui applique bien et toujours leurs methodes…
lehel..si la liberte’ d`expression vous gene je vous conseille vivement une mise a’ jour dans ce sens…
toujours lehel…sans doute Hulala ne detourne pas l`argent de l UE comme le fait le grand patriote que vous venerez (hulala j`ai trop parle’ et j`ai bien peur que je serai signale’ aupres d`un comite’ pour la sauvegarde de la bonne morale nationale et de la nouvelle police politique…pt-etre le fait de posseder un passeport occidental me coutera juste un petit avvertissemet…la guerre froide et ses barbeles est bien de retour…. sauf que cette fois-ci l`ennemi n`est pas en face et separes de nous il est carrement chez nous.. )
« Lorsque le pouvoir de l’amour surpassera l’amour du pouvoir, alors le monde connaîtra la paix »
Jimi Hendrix
Cette situation ne saurait être plus vraie dans ce cas-ci…espérons que notre chère Hongrie se relève et ouvre les yeux, j’ai foi en elle!