Hongrie : une consultation nationale axée sur la gestion de la crise sanitaire

Le gouvernement hongrois a lancé une nouvelle consultation nationale qui porte sur une hypothétique levée des restrictions sanitaires. La Hongrie et l’Europe centrale peinent à endiguer la propagation du virus et semblent connaître le début d’une troisième « vague ».

« Ceux qui se sont fait vaccinés ou ceux qui sont déjà tombés malades vont recevoir un « certificat de protection ». Certains proposent que les individus munis d’un tel certificat soient exemptés de certaines mesures restrictives. Qu’en pensez-vous ? » Il s’agit de la deuxième question de la nouvelle « consultation nationale » portant cette fois sur le « redémarrage ». Le questionnaire reflète bien la volonté du gouvernement hongrois de créer une forme de « passeport vaccinal ». La dernière question évoque notamment la possibilité de n’autoriser l’entrée du territoire hongrois qu’aux étrangers munis d’un tel certificat.

Les autres questions portent sur les mesures à adopter pour une sortie progressive de la crise sanitaire : par exemple, les restrictions doivent-elles être levées progressivement les unes après les autres, ou bien d’un seul coup ? Trois questions portent sur la réouverture des bars et des restaurant, des salles de sport, ainsi que sur la levée du couvre-feu. Ce questionnaire sera cette fois uniquement disponible en ligne. « Cette fois on n’a pas le temps d’envoyer des lettres », a justifié Viktor Orbán.

Une troisième « vague » ?

Cette consultation intervient alors que la situation sanitaire se dégrade à nouveau en Hongrie et dans la région. Depuis hier, le nombre de contaminations quotidiennes a de nouveau franchi la barre des 3 000 en Hongrie, un niveau similaire à celui atteint fin décembre 2020. Après une baisse au mois de janvier, le nombre de décès quotidiens est reparti à la hausse (103 mercredi). Au total, la Hongrie enregistre plus de 14 000 morts du Covid-19 depuis le début de la pandémie.

Les données épidémiologiques témoignent d’un regain de l’épidémie dans l’ensemble de la région d’Europe centrale. En Slovaquie, la hausse brutale du nombre de morts fragilise un gouvernement déjà très critiqué pour sa gestion de l’épidémie à coup de campagnes de dépistage massives. En Tchéquie, après le surprenant refus du parlement de prolonger l’état d’urgence sanitaire, le Premier ministre Andrej Babiš l’a finalement prolongé de deux semaines au-delà du 14 février. La République tchèque a le deuxième taux de contamination le plus élevé d’Europe après le Portugal. En Pologne, malgré des chiffres qui repartent à la hausse, les restrictions sanitaires ont été allégées. Les cinémas, les théâtres, les hôtels et même les stations de ski peuvent fonctionner à 50% de leur capacité.

Aux vaccins Pfizer, Moderna et AstraZeneca, tous homologués par les autorités sanitaires européennes, la Hongrie est pour l’instant le seul pays européen à distribuer le vaccin russe, Spoutnik V. Les premières doses du vaccin chinois Sinopharm sont arrivées en Hongrie cette semaine, au nombre d’un demi-million, mais le vaccin doit encore recevoir l’aval des autorités sanitaires magyares.

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