Hongrie : un syndicat dénonce un système de retraites « injuste et scandaleux »

Le principal syndicat en Hongrie a interpellé le chef du gouvernement, Viktor Orbán, sur la situation intenable de centaines de milliers de retraités hongrois, qui vivent avec moins de trois cents euros par mois.

S’acheter ses médicaments, de la nourriture, ou payer ses factures ? Des centaines de milliers de personnes âgées se trouvent confrontées chaque moi à ce dilemme, et cette situation n’est plus tenable, affirme László Juhász, représentant de la branche retraites de la Confédération hongroise des syndicats (MASZSZ), la principale centrale syndicale du pays.

Dans une lettre ouverte adressée à Viktor Orbán ainsi qu’au ministère des Ressources humaines et des Finances, le syndicat écrit que « ce système de retraite extrêmement injuste et scandaleux, qui fait souffrir près d’un million de personnes âgées, vivant dans des conditions misérables avec moins de 100 000 Ft par mois, ne peut être maintenu plus longtemps ». 100 000 forints, c’est l’équivalent de 300 euros par mois.

Ce constat alarmant rejoint celui du Conseil national des retraités (NYOK), dont le président, György Földényi, avait vertement critiqué le gouvernement, au début de l’année 2018. « Un tiers des retraités vit en dessous du seuil de pauvreté », avait déclaré György Földényi, estimant que les « petits coups de pouces » de 10 000 forints pour les retraités lors des fêtes de Noël sont loin d’être suffisants pour aider des personnes qui « luttent pour leur survie douze mois de l’année ».

Au cours des deux dernières années, les retraites ont progressé moins vite que l’inflation, se traduisant par un appauvrissement d’un pan entier de la population. L’année dernière, l’augmentation des pensions a été de 2,7 %, alors que l’inflation était d’environ 3,4%. Cette année, l’augmentation des pensions sera de 2,8 % alors que la banque nationale (MNB) table sur une inflation de 3,5 %, détaille le site 24.hu.

Le syndicat réclame une concertation d’urgence avec les pouvoirs publics pour prendre le problème à bras le corps. Il a émis six propositions pour une réforme permettant de revaloriser les petites retraites. Son objectif est que les pensions représentent, à l’horizon de cinq ans, 70 % du salaire moyen, soit 170 000 forints. Pour cela, elles doivent êtres ajustées non plus seulement sur l’inflation mais aussi sur la croissance du PIB et des salaires. Le syndicat chiffre cet ensemble de mesures à 750 milliards de forint (2,2 milliards d’euros).

MASZSZ, en concertation avec plusieurs organismes représentant les retraités, veut aussi l’introduction d’un minimum retraite pour ceux qui auraient cotisés plus de vingt ans. Une « pension de base » équivalent à environ 85 000 forints actuels serait complétée par une « pension de travail » basée sur les années de travail et de cotisations.

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