Hongrie : un journal de plus dans le cimetière de la presse

L’hebdomadaire de centre-droit Heti Válasz a imprimé sa dernière édition ce jeudi. C’est un nouveau coup dur pour la pluralité de la presse, après les disparitions récentes du Népszabadság et du Magyar Nemzet, victimes d’un pouvoir qui ne supporte pas la critique.

Deux jours après la déroute des partis d’opposition face au Fidesz aux élections législatives du 8 avril, l’homme d’affaires Lajos Simicska avait annoncé jeter l’éponge dans sa rivalité avec son ancien ami Viktor Orbán, ainsi que son retrait du business des médias. Cette décision avait signé l’arrêt de mort du journal emblématique de la droite, le Magyar Nemzet (la Nation hongroise) et le silence de la Lánchíd Rádió.

Quant à l’hebdomadaire de centre-droit Heti Válasz, avait-il prévenu, il ne survivrait qu’en cas de repreneur. Un acheteur américain potentiel s’étant finalement retracté, la dernière édition imprimée de l’hebdomadaire a été imprimée ce jeudi, a annoncé mercredi son rédacteur en chef, Gábor Borókai. Une procédure de faillite a été lancée, laissant trois petits mois à l’équipe pour trouver un repreneur et relancer son impression. Pendant cette période délicate, et dès la semaine prochaine, Heti Válasz se repliera sur internet.

Gábor Borókai a expliqué avoir subi la concurrence des autres journaux hebdomadaires que sont HVG, 168 Óra et Figyelő, car il est à noter que la presse hebdomadaire en Hongrie réussit à résister à la crise générale de la presse.

Mais comme le Magyar Nemzet un mois plus tôt, c’est la rupture en 2015 entre son propriétaire Lajos Simicska et le gouvernement qui a scellé le sort du titre.  Le pure-player Index.hu constate que dès lors, ses journalistes ont été boycottés par le pouvoir et que le journal a été privé de ses financements publicitaires, publics et privés.

Hongrie : un grand quotidien d’opposition en danger

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