Stupeur sur les élections primaires, victimes d’une grosse avarie technique samedi. L’opposition accuse le gouvernement d’avoir mené une « cyberattaque ciblée » pour faire « taire le peuple hongrois ».
Les élections primaires organisées par six partis de l’opposition avaient débuté comme prévu samedi matin, puis tout s’est brutalement enrayé en début d’après-midi. Impossible de voter en ligne ni en personne aux points de vote disséminés dans le pays. En cause : une surcharge du système informatique.
Les organisateurs ont réagi en justifiant l’avarie par l’intérêt étonnamment élevé des électeurs, qui se sont rués sur l’élection. « Le nombre de ceux qui souhaitent voter lors de la pré-élection samedi matin est au-delà de toutes les attentes, ce qui est un succès important de la démocratie hongroise ».
Mais rapidement, l’explication de la commission électorale en charge du processus a changé de nature : le système a fait l’objet d’une cyberattaque ciblée. « Il apparait désormais clairement que ce matin entre 6h et 10h, en plus des masses d’électeurs en quête de changement, quelqu’un d’autre s’est intéressé à la pré-élection : une charge massive d’origine actuellement inconnue a frappé le système ». « Il ne s’agissait pas d’une surcharge en douceur ou d’une forme d’attaques bien connues, mais d’une pénétration plus complexe et en plusieurs étapes », détaille la commission.
Les candidats de la primaire qui briguent le poste de premier ministre ont réagi chacun de leur côté, avant de publier une déclaration commune dans l’après-midi : « Il n’y a aucune force capable d’arrêter ce processus historique, au terme duquel les citoyens hongrois pourront choisir celui qui sera le candidat de l’opposition démocratique au poste de premier ministre ».
Les représentants de DK, Jobbik, LMP, Momentum, MSZP et Dialogue accusent directement le Fidesz au pouvoir d’avoir perpétré cette attaque informatique : « L’offensive des seigneurs du monastère des Carmélites [siège du bureau du premier ministre – Ndlr.] ne stoppera nos travaux que temporairement », indique le communiqué.
Les organisateurs ont promis que les élections primaires pourront reprendre lundi matin.
En attendant le rétablissement du système de vote, les médias pro-gouvernementaux se réjouissent, à l’instar du site Origo qui titre « Les clowneries pré-électorales de gauche sont un échec ridicule ». Selon ce « le chaos est symbolique : il montre que la gauche n’est même pas capable d’organiser cela ». Alors prétendre à diriger le pays…
Quant à l’agence de presse hongroise MTI, elle n’a pas jugé utile de publier la moindre dépêche relative au début d’une élection primaire en vue des législatives de 2022, pourtant totalement inédite en Hongrie.
Photo : Page facebook d’Ákos Hadházy