Alors que la presse écrite régionale se distingue de la presse écrite nationale par une forte stabilité de ses ventes, les titres repris en main par des actionnaires proches du gouvernement hongrois fin 2016 ont vu leur lectorat fondre depuis un an.
La crise de la presse écrite hongroise n’est pas prête de se résorber si l’on en croit les dernières données de l’Agence hongroise de régulation des publications (Matesz). En dix ans, le lectorat des journaux imprimés a quasiment été divisé par deux, quels que soient les formats et les orientations éditoriales des titres. Depuis un an, ce sont les quotidiens régionaux repris en main par le pouvoir fin 2016 qui ont connu le recul le plus sérieux de leurs lectorats.
Les derniers chiffres semestriels publiés par Matesz pour janvier-juillet 2018 montrent une forte érosion du nombre d’exemplaires vendus au numéro par les quotidiens régionaux détenus par Mediaworks, la société de l’homme d’affaires autrichien Heinrich Pecina contrôlée par des actionnaires proches du gouvernement hongrois. Le Fejér Megyei Hírlap a vu son lectorat se rétracter de 18,26% depuis un an, tandis que ceux du Békés Megyei Hírlap, du Petőfi Népe, du Somogyi Hírlap, ou encore du Tolnai Népújság et du Vas Népe se sont effondrés de 10 à 13% sur la même période.
Ces résultats sont à rebours de ceux des autres titres régionaux, lesquels ont accusé un reflux de seulement 3% sur la même période. Alors que la presse écrite nationale connait une crise structurelle en Hongrie, la presse quotidienne régionale observe un niveau de vente plutôt stable de ses titres depuis ces dix dernières années.
Contrairement à ce que laisserait supposer l’important tassement de ses ventes, les bénéfices de la société Mediaworks, contrôlée en partie par un ami intime de Viktor Orbán – Lőrinc Mészáros – , se sont envolées sur la période 2017-2018. Si les lecteurs manquent de plus en plus à l’appel, la société a connu une spectaculaire envolée de ses revenus publicitaires en 2017 : 8,2 milliards de forint en 2017 contre 2,8 milliars en 2016, selon des données récoltées par Átlátszó.
Les journaux régionaux hongrois dans les mains des proches de Viktor Orbán