Ignorant les demandes des syndicats, la présidente Katalin Novák a signé un amendement adopté par le parlement qui restreint le droit de grève dans l’enseignement.

Le Syndicat des enseignants (PSZ) et le Syndicat démocratique des enseignants (PDSZ), qui forment un comité de grève, avaient expressément demandé à la présidente de la République, fraîchement désignée par le parlement, de ne pas ratifier l’amendement avant de l’avoir transmis à la Cour constitutionnelle pour examen.
Ils n’ont pas été entendus. Dès le lendemain, le 26 mai, Katalin Novák a signé la loi controversée.
Elle prévoit que : l’encadrement des enfants doit être assuré les jours de grève de 7h à 17h, par au moins un enseignant, un assistant maternelle et un assistant pédagogique ; les classes ne doivent pas être rassemblées en situation d’épidémie ; les repas doivent être donnés à l’endroit et aux heure habituelles ; les classes de fin d’études sont tenues d’enseigner chaque heure des matières requises pour l’obtention du diplôme, et tous les autres sont tenus de suivre la moitié des cours dans toutes les matières ; toutes les formations destinées aux élèves présentant des besoins spécifiques (psychomotricité, orthophonie, etc.), doivent être maintenues.
Le comité de grève des enseignants juge que la nouvelle législation représente une atteinte au droit de grève, restreint de manière inutile et disproportionnée et qu’elle est destinée à intimider les enseignants.
Les deux syndicats disent vouloir déposer un recours devant la Cour constitutionnelle et, en cas d’échec, intenter une action devant la Cour européenne des droits de l’homme.
Cet amendement appuie un décret publié au mois de février, alors que les enseignants menaçaient d’entrer en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail et salariales. Il avait suscité une levée de boucliers dans l’enseignement. Plusieurs établissements scolaires en Hongrie étaient entrés en désobéissance civile pour faire respecter leur droit de grève, qu’ils jugent bafoué.