La loi hongroise sur la protection de l’enfance qui amalgame homosexualité et pédocriminalité en Hongrie fait face à une fronde inédite dans l’Union européenne.
Sur sa page facebook, la ministre de la Justice, Judit Varga, en première ligne sur ce dossier, a promis de ne pas céder aux « pressions » de la « presse libérale de gauche » et du « Parlement européen corrompu ».
Mme Varga réagissait à la décision de la France et de l’Allemagne de se joindre à un groupe qui compte désormais 15 pays et qui soutient la procédure de la Commission européenne contre la loi sur la « protection de l’enfance » adoptée en 2021. Les deux poids lourds européens ont annoncé jeudi rejoindre la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Autriche, l’Irlande, Malte, le Danemark, le Portugal, l’Espagne, la Suède, la Slovénie, la Finlande et la Grèce.
Promulguée en juin 2021, cette loi « interdit de mettre à disposition des mineurs du contenu pornographique, qui représente la sexualité comme une fin en soi, qui représente le changement de sexe, le changement d’orientation sexuelle, ou qui fait la promotion de l’homosexualité ». Elle interdit également le fait de « promouvoir le changement d’orientation sexuelle, le changement de sexe ou l’homosexualité » auprès des mineurs.
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Des partis d’opposition et des associations locales jugent que cette loi, qui est censée être pour la « protection de l’enfance » est homophobe, amalgamant pédocriminalité et homosexualité. Saisie par la Commission européenne, la justice européenne doit vérifier que la législation est conforme au cadre européen.
Un référendum, organisé le 3 avril 2022, portant officiellement sur la « protection de l’enfance », mais en réalité destiné à stigmatiser les LGBTQ, n’a pas atteint le quorum pour être validé par la Commission électorale.
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Par la voix de sa ministre de la Justice, le gouvernement hongrois fait valoir que « l’éducation des enfants est le droit exclusif des parents » et constitue « une compétence nationale ». « Il est triste que plusieurs pays de l’UE succombent à la propagande de genre promue par Bruxelles et outre-Atlantique », a déclaré Mme Varga. Cette dernière a annoncé pour l’automne de « nouvelles mesures au Parlement » et promis que « la Hongrie aura les réglementations de protection de l’enfance les plus strictes d’Europe ».